Une heure. Une heure de cours ça peut vous tuer un professeur. Si, si. Vous pensez que le métier est agréable ? C’est mignon, non en fait pas vraiment, c’est dégueulasse. Il n’y a pas si longtemps j’étais assigné aux classes de nuit, vous savez, les petits vampires qui mordent. Le hic est que je suis un loup, ça n’aide pas n’est-ce pas ? Le petit enfoiré qui a dût m’assigner à ses classes se demandait si je pouvais me garder de voir la lune ? Quelle chance j’ai, j’ai de ses élèves qui peuvent me faire oublier jusqu’à mon prénom. Les jeunes femmes ces jours-ci sont si attirantes qu’on se demande même ce qu’on leur fait manger, je veux dire, des étudiantes avec des rondeurs si agréables, des regards de fauves, et des lèvres si sensuelles. Il y en avait une dans cette classe, le simple fait de la regarder éveillait en moi toutes les envies du monde. Je suis encore dans ma jeunesse vous savez, un beau brun comme moi, talentueux, beau, intelligent, manipu—j’ai dis beau ? Oui. Le simple fait de regarder cette classe m’amenait à me poser cette question existentielle « qu’est ce que t’es en train de foutre de ta vie ? » Être professeur revient à dire au monde entier que toutes les autres professions vous ont envoyé voir ailleurs. Pour moi, ce n’était pas le cas : screw the world. Je n’ai pas envie de travailler, alors si je dois le faire –oui parce que le loyer ça ne se paye pas seul j’ai remarqué-, mieux vaut choisir un métier pas trop compliqué qui rapporte assez et qui vous laisse toute la liberté de l’univers. Oui, c’est comme vendre son corps. Ce que je ne savais pas c’est que d’une certaine façon, j’allais le faire. Vendre mon corps allait devenir mon nouvel emploi, pour mon plus grand plaisir et mes plus grands fantasmes. Un soupir. C’était tout ce qui venait de sortir de ma bouche, fallait se ressaisir mais c’est pas forcément facile, vous pensez que oui ? Faites cours à ma place. Les petits intellectuels faisaient leurs discours sur les astres, me posant diverses questions dont je n’étais pas sûr moi-même à vrai dire, alors j’évitais le sujet, attendant l’heure fatidique. Le type qui a dit que les élèves sont ceux qui attendent le plus la fin des cours est totalement mais alors totalement à côté de la plaque. J’attendais seulement le moment où je pourrais les laisser tous seuls et m’enfuirent vers la douce liberté, ah qu’elle est douce cette liberté. Un cours d’astronomie est simple, mais très lent, alors si en plus j’ai des petits qui pensent que je ne suis là que pour jouer –ils sont malins les gosses quand même- je suis mal barré avec l’école. Je me suis toujours demander ce que c’était d’enseigner chez les moldus d’ailleurs, ici c’est lugubre et …lugubre. Avec l’ajout des petits asiatiques ce fut encore plus étrange, il faut dire que voir des petits nains à yeux bridés qui mangent du riz et des nouilles à longueur de temps c’est plutôt…dérangeant. Dans mes pensées je n’avais pas entendu la cloche sonnée, c’est avec un sourire énorme voire tout simplement gigantesque que je dis à mes chers petits élèves « bon, pour demain, vous répondrez aux questions page deux cent quatre vingt deux jusqu’à la page deux cent quatre vingt dix. Ce n’est pas si dur que ça, alors faites pas les c--, faites de votre mieux. ».

C’est en rangeant mes affaires éparpillées un peu partout sur ce bureau trop grand pour moi que je l’ai vue. Bien sûr, elle était parfaite. Un corps parfait. De très bons résultats. Des lèvres qui à la vue semblaient suaves, agréables et tout simplement parfaites. Pulpeuses et donnant autant envie que ses courbes généreuses. Ses yeux de chat qui étaient destinés à vous dire « vous m’appartenez » démontrait bien ce qu’elle était : un vampire. Oui, je n’ai pas le droit de lorgner sur mes élèves, mais si l’on y réfléchit bien, on n’a pas le droit d’être aussi belle, puis bon, il faut dire que ce n’est pas comme si elle n’invitait pas les regards, tant que je ne touchais pas, j’imaginais que rien n’allait m’arriver. Tant que je ne touchais pas. Mais que c’est dur de ne pas toucher, n’est-ce pas ? Il faut bien résister à la tentation, oh screw it all. Ce jour-là j’avais décidé de changer d’heures, l’attirance devenait trop forte mais avant ça, je m’étais dis qu’essayait ne faisait pas de mal, je n’étais plus dans la courre des jeunes mais je pouvais toujours essayer, après tout ce n’est pas parce que j’ai quelques années de plus que ça va lui faire peur, à la petite Yulia. Je crois même qu’elle aussi m’appréciait après tout, je suis b--- oui bon, je me suis déjà assez lancé des fleurs, ça en devient lassant j’imagine. « mademoiselle kitaev. Pourriez-vous rester s’il vous plaît ? j’ai quelque chose d’important à vous dire. Ça concerne votre devoir, je pense qu’il y a quelques… ». J’attendais patiemment que les autres élèves déguerpissent et quand le dernier petit crétin a fermé la porte derrière lui, j’ai saisis ma baguette –bien sûr, incognito- pour fermer la porte à clé, je me demandais si elle m’avait vu, mais je ne pense pas que cela aurait changé quoique ce soit. Je m’approchai d’elle lui prenant ses affaires de ses mains et les déposants sur la table, j’étais sûr qu’elle ne refuserait pas un jeu pareil. « ça vous dit de jouer ? pour la dernière fois, vous ne me verrez sûrement plus après. ».