« putain. » et ça recommence. Le machin vibrait. Et chaque fois qu'il vibrait, il frôlait la crise cardiaque. Comment un objet non-magique pouvait-il bien vibrer sans être possédé du démon ? C'était ce qu'il se demandait, toutes les fois. Il cligna des yeux, observant l'objet de longues secondes, s'assurant qu'il ne vibrait plus avant de tendre la main – prudemment – vers l'appareil moldu. Son pousse pressa sur le seul et unique bouton, l'écran laissant apparaître le message de la jeune femme qu'il ne lit même pas, trop occupé à tenter de décoder le « déverrouiller » que lui indiquait le dit appareil. Verrouillé ? Il tourna l'appareil dans tous les sens, la langue pointée au coin de ses lèvres. Noir ici, noir là, bouton ici. Rien de très clair, finalement, et lorsqu'il voyait le mot « déverrouiller », il ne voyait qu'une seule option. Il fouilla dans sa poche, en retirant sa baguette pour la pointer vers le petit appareil. « alohomora ! » silence. Rien. Il grogna, appuyant à répétition sur le bouton. Bon, d'accord, il devrait se débrouiller comme ça, même si l'écran redevenait noir au bout de trente secondes – il réussit finalement à lire le message de la jeune femme.

CHOI KYU RIM MESSAGE
Mh Key, j'ai beson de ton aide. Je sais pas trop comment je me suis ramassée-là, mais.... je suis dans une salle étrange où y a des chaînes et... des accessoires assez... épeurants ;~; En plus, il fait noir et je trouve pas la veilleuse. Viens me chercher, je t'en supplie .o.

Il cligna des yeux. Une salle. Sombre, noire, avec des chaînes et des accessoires étranges. Un long frisson avait parcouru son échine lorsque les mots s'étaient répétés au fond de sa tête. Dans quoi s'était-elle foutue, encore, celle-là ? Un long soupir exaspéré traversa cette fois ses lèvres alors qu'il se laissait retomber sur son lit. Bon sang. Pas la peine de chercher comment lui répondre, non plus. Il glissa cependant le téléphone portable au fond de sa poche, aux côtés de sa baguette (qui sait, il pourrait peut-être demander des informations à Kyu Rim sur sa façon de fonctionner), et ne perdit pas trop de temps pour se lever, quittant rapidement la chambre. Malgré lui. Parce qu'on n'allait pas le cacher, ni lui, ni les autres : s'il y avait bien un truc qui lui foutait la trouille, c'était de se balader dans ces couloirs. Ce n'était pas étonnant de dire qu'il se sentait constamment comme une proie, par ici, après tout. n'aurait-elle pas au moins pu lui indiquer dans quel bâtiment elle se retrouvait exactement ? Pas même une petite information. Après tout, vu l'endroit où ils se trouvaient, qui sait combien de pièces étranges contenant des chaînes pouvait-il trouver sur son chemin... le simple fait d'y penser lui causa un nouveau frisson, et il grimaça, soulagé de voir une silhouette qu'il reconnaissait. « dis. t'aurais pas une idée d'où je pourrais trouver une pièce louche, sombre avec des chaînes et sans veilleuse ? » le silence et les têtes qu'on lui fit en valaient bien la question.



La salle de torture. Quel horrible nom de salle. Il osait espérer que ce n'était qu'un nom fictif, un nom figuré, une légende ou une histoire dans le genre, parce que l'idée de se diriger droit vers une salle de torture ne lui procurait en aucun cas le sentiment d'être rassuré. Certes, cette idée aurait pu être marrante et même peut-être intéressante. Si seulement il ne se retrouvait pas en Russie dans un trou perdu où fourmillaient des milliers et des milliers de loup-garous. Ou de vampires, tiens. Même les vampires pouvaient être particulièrement cruels, même si, eux, ils ne lui faisaient pas tellement peur. Il passa nerveusement ses doigts sous sa lèvre alors qu'il posait les pieds dans le château, inspirant un bon coup et faisant disparaître toute la nervosité qui s'était prise de lui lorsqu'il avait entendu le nom de la salle. Ce n'était rien. Après tout, n'était-il pas le premier à squatter le cimetière au beau milieu de la nuit lorsqu'il faisait pleine lune, à Atlantis ? Pourquoi est-ce que ça devrait l'inquiéter, maintenant. Il avait même déjà réussi à retenir un loup-garou des heures de temps, et les blessures de cette soirée étaient restées cicatrisées sur sa peau pâle, bien que cachées par ses vêtements – comme toujours. Et puis, il fallait bien qu'il se mette en état de la surprendre, mh. Il n'allait pas la laisser s'en sortir si facilement et la sauver comme un super-héro (qu'il n'était pas, au passage). Elle méritait bien une petite frousse, ou au moins, quelque chose dont elle se rapellerait... juste pour la punir un tout petit peu de s'être encore mise les pieds dans les plats. Mais quelle boulette, celle-là, tout de même, pensa-t-il alors qu'il arrivait devant la porte de la salle qu'on lui avait décrit. Du moins, s'il suivait les instructions qu'on lui avait donné, c'était bien celle-là. Avec un peu de chance, il la trouverait là – mais ça, il n'en doutait pas trop, il n'avait qu'à se fier à son odorat pour savoir qu'elle s'y trouvait bien. Et comme si de rien n'était, un mince sourire dessina ses lèvres qu'il humecta, poussant silencieusement la porte pour s'y infiltrer.

Elle était là, de dos à lui, à quelques deux ou trois mètres à peine. Son regard s'ajusta bien rapidement à la noirceur ambiante, comme toujours, et il glissa ses mains à l'intérieur de ses poches, l'observant quelques secondes avant de faire le premier pas vers elle, s'approchant lentement – et tout aussi silencieusement. Il ne devait pas se faire remarquer, voyons. À en juger par la façon dont elle se tenait et l'expression de son visage, de toute évidence, la jeune Kyurim était déjà stressée. Dans tous les cas, il lui causerait certainement une peur bleue ; mais pas autant que lorsqu'il passa délicatement ses bras autour de sa taille pour la tirer soudainement vers lui et poser sa tête sur son épaule. Son sourire ne fit que s'étirer lorsqu'il remarqua la réaction de l'autre, tirant la langue une fraction de seconde, visiblement fier de son coup. Mais il reprit rapidement son sérieux, redressant la tête et collant sa joue à la sienne. « tu mérites une punition, hm. » furent ses seules paroles.

Il faisait noir, très noir. À un point même que sa vue avait du mal à distinguer ce qui se trouvait dans l’endroit. Endroit qu’elle ne savait même pas à quoi il servait. Aussi bien dire que Kyu Rim ignorait où elle était à l’instant. Et pourquoi s’était-elle retrouvé-là ? Simplement parce qu’elle est une Kaban et que sa curiosité l’y a amené. En fait, elle déambulait dans les couloirs parce qu’elle n’avait pas sommeil et qu’elle préférait faire autre chose que de glander dans sa chambre. Mais voilà, Dolyashkoly était si grand d’abord qu’il lui était pratiquement impossible d’être familière avec tous les recoins en si peu de temps. Et comme par hasard, elle avait prit le pas dans un couloir où l’une des portes des pièces étaient légèrement entrouverte. Résultat, elle fut attirée comme une victime allant vers sa proie pour finalement atterrir dans cette noirceur. Dans tous les cas, même si elle n’y voyait rien, la demoiselle eut une sorte de pressentiment. Il y a des endroits comme ça où l’on a tendance à passer et que pendant quelques secondes, on ressent une sorte de terreur, comme un sixième sens ou alors un fort instinct de survie qui nous indique que l’on ne devrait pas traîner-là. Et en ce moment, c’était cette terreur-là qu’elle ressentie. Ce n’était pas agréable, voir très inconfortable. Du coup, elle n’osa pas s’y enfoncer tout de suite; après tout, qui sait ce qu’il y avait à un, deux, trois mètres d’elle ? Peut-être, était-elle seulement atterrie dans une vieille salle de classe ou encore un entrepôt quelconque. Elle était donc là, adossée à la porte maintenant fermée. Sa vue commençait peu à peu à s’adapter à la noirceur ce qui fait qu’elle put donc y voir certaines choses, sans trop savoir ce que c’était en même temps. Par exemple, juste à côté d’elle, elle pouvait voir quelque chose de long qui pendait jusqu’au sol, accroché à un mur. Mais de là à dire ce que c’était… N’empêche, cela attirait tout de même son attention et c’est en faisant glisser sa main doucement le long du mur qu’elle fini par toucher à cet objet en question, un son en retentissant. C’est là qu’elle pu deviner l’identité de l’objet puisque ce son commun ne ressemblait qu’à une seule chose : une chaîne. Une chaîne ? Sa bouche se relâcha un peu à cette découverte tandis que ses yeux fixèrent un point devant elle, dans la noirceur. Mais de quel genre d’endroit s’agissait-il ?

« Lumos ! » Kyu Rim avait sortie sa baguette prononçant cette formule histoire de s’y faire un peu de lumière. C’est à cet instant-là qu’elle put mieux voir ce qui s’y trouvait; en effet, il y avait bien des chaînes au mur. Mais il y avait aussi d’autres accessoires assez étranges qui ne lui inspiraient pas confiance du tout. Une salle de torture ? Ça ressemblait bien à quelque chose dans le genre. Sans plus attendre, elle s’empara de son portable pour ensuite envoyer un message à Kessy lui demandant de venir la chercher. Pourquoi lui ? Parce qu’elle était convaincue que ce genre d’endroit ne lui foutait pas autant la trouille qu’à elle, mais aussi parce qu’elle pouvait compter sur lui et qu’elle savait que si elle lui demandait de venir à elle, il allait venir. En temps normal, la jeune fille aurait été capable de se débrouiller seule; c’est ce que l’on apprend à force de se mettre soi-même dans une situation comme celle-là. Sauf que là, elle préférait quelqu’un vienne. Tous les bruits bizarres qui se faisaient entendre et cette nervosité qui venait de l’envahir alors qu’elle avait encore les pieds dans cette salle venait presque de la figer sur place. En attendant, elle arrêtait toute lumière avec sa baguette. Non, elle n’aimait pas être dans le noir total alors qu’elle était seule, mais en même temps, elle avait toujours cru que dans les endroits où la mort était possible, des esprits pouvaient toujours rôder et elle n’avait pas forcément envie qu’ils sachent qu’elle était là, si esprit il y avait.

Quinze minutes devaient alors être passées et la présence de son cher Kessy était toujours absente. Même qu’il ne lui avait pas répondu. Mais qu’est-ce qu’il foutait ? Elle qui croyait sortir de cet endroit au plus vite… elle osait espérer qu’il ne soit pas en train de dormir et qu’elle n’ait pas à passer la nuit là. S’il fallait, elle allait l’appeler et le harceler sur son portable pour qu’il s’amène. En attendant, elle continuait de stresser. D’ailleurs, les bruits précédents se firent à nouveau entendre. Ou du moins, pas tout à fait. C’était plutôt le garçon qui avait franchit la porte qui avait fait du bruit. Mais ça, Kyu Rim n’en eut pas assez conscience sur le coup pour savoir que c’était une porte et non pas quelque chose d’invisible qui rôdait. Jusqu’à ce qu’il n’arrive derrière elle, entourant ses bras autour de sa taille pour ensuite se sentir soudainement tirer. « AHH ! MAIS QU’EST-CE QUE - » Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase, ni même de se défaire des mains du garçon – par réflexe - qu’elle réalisa alors que c’était celui qu’elle attendait. Nom de dieu ! Elle pouvait sentir son cœur battre à toute vitesse à cause de lui. Il l’avait fait sursauter et pas qu’un peu, persuadée que c’était ce qu’il avait voulu. Elle lâcha un soupir de soulagement alors que leurs joues vinrent se coller, fermant les yeux un instant, rassurée. « Tu mérites une punition, hm. » Elle fronça légèrement les sourcils. « Aish, qu’est-ce que j’ai fais ? » Courte pause. « Et puis, ne me parle pas de me punir alors qu’on est dans une salle de torture, par pitié, Key. Ça me laisse froid dans le dos tous ces trucs-là… » lança-t-elle agacée. C’était à se demander s’il y avait vraiment des élèves qui se faisaient torturer. Après tout, ça semblait si facile d’accès que n’importe qui risquait de pouvoir y venir pour torturer ceux et celles qu’ils désiraient voir morts.

« AHH ! MAIS QU’EST-CE QUE - » bingo. Son plan avait fonctionné. Après tout, elle le méritait. C'était à se demander si elle ne faisait pas exprès. Comment un être humain pouvait-il être si maladroit ? N'était-ce pas dans la nature humaine d'appréhender les choses dangereuses ? Attendez. C'était d'une jaune, dont on parlait. Il n'avait qu'à se fier à son expérience auprès de Minguk et de Kyungjee pour savoir que ceux-là, ils étaient bien les pires en matière de 'deviner où le danger se trouvait'. Malgré tout... une salle de torture ? Mais quelle foutaise ! S'il s'était retrouvé dans sa situation – du moins, s'il avait été dans sa peau – il aurait quitté la pièce assez rapidement. Quant à lui, ce n'était pas le genre d'endroit qu'il craignait le plus. Le noir ne l'effrayait pas le moins du monde, et forcément, c'était même plutôt son élément. Quant à la nature de la pièce en question, eh bien, au moins, il aurait été certain de ne pas rencontrer les plus dérangeants de l'école... qui pouvait bien traîner par ici ? Son regard scruta lentement la pièce alors qu'il pouvait sentir le cœur de la jeune femme battre à tout rompre, et cette simple idée le fit à nouveau sourire. Un mince sourire amusé au coin de ses lèvres. C'était peut-être un peu cruel, mais ça l'amusait. Les femmes, tout particulièrement, devaient être au moins une dizaine de fois plus peureuses (ou du moins plus stressées) que le genre masculin. Lorsque le soupir de soulagement passa les lèvres de la plus jeune, il pencha doucement la tête, l'observant, curieux. Elle avait rapidement deviné qui c'était, et heureusement, parce qu'il était parfaitement conscient du danger que consistait une main bien envoyée à son visage lorsqu'il s’agissait de la gente féminine. M'enfin, ça, comme on disait... son s'y habituait, au fil des années, mh. « aish, qu'est-ce que j'ai fais ? » c'était presque mignon. Était-ce de la naïveté de la part de la jeune femme ou alors faisait-elle exprès, encore une fois ? Il doutait bien de la dernière option, cette fois. Ce n'était qu'un jeu, tout petit jeu. Enfin, Kessy voulait bien jouer le rôle du sauveur, mais il ne fallait tout de même pas s'attendre à ce qu'il agisse comme Zoro, ou encore, comme Spiderman. Il fallait bien qu'elle paie un peu pour l'avoir dérangé alors qu'il faisait sa petite sieste habituelle, surtout un vendredi soir. Évidemment, il s'agisseait de Kyurim, ici. Il n'allait pas la punir à proprement parler, probablement juste... se jouer d'elle un peu, et bien évidemment, d'une façon amicale. Ça tombait sous le sens : « amical » n'avait pas la même définition pour tout le monde, surtout pas Lee Kessy. Cela dit... il n'en était pas plus méchant avec elle ! Ce n'était pas ses intentions, tout de même. Il humecta ses lèvres, attrapant le poignet de l'asiatique pour la faire tourner sur elle même et la faire reculer jusqu'au mur, un faible rire s'échappant d'entre ses lèvres à ses derniers mots. Elle ne voulait donc pas qu'il parle de punition en ce genre de lieux. Et pourquoi pas ? Combien de gens rêvaient-ils de se faire attacher comme ça, mhmh ? Bon, allez, assez.

« parce que tu es une vilaine, vilaine jeune fille. jeune fille qui se perd encore dans ce genre de lieux farfelus... » il soupira, faussement agacé, penchant la tête et haussant un sourcil, espérant qu'elle pouvait au moins apercevoir un minimum les traits de son visage au travers de la pénombre. Il aurait bien pu ajouter un « et parce que tu m'envoies un message sur cet étrange appareil que je déteste de tout mon âme et que je n'arrive pas à comprendre. » mais ça, ça aurait probablement été de trop. Lorsque le dos de la plus jeune toucha le mur derrière elle, il relâcha un de ses poignets, gardant toutefois l'autre bien collé au mur, l'expression de son visage toujours un peu dure. Il humecta ses lèvres, sa langue passant lentement le long de sa lèvre inférieure comme s'il se délectait à la vision de la jeune femme, coincée entre son corps et le mur. Et on n'allait pas mentir, il se délectait. Mais un peu de classe, tout de même, Lee. Sa main libre vint se poser sur la joue de la sorcière, caressant d'un pouce la joue de la coréenne alors qu'il plongeait son regard dans le siens, s'y perdant quelques secondes avant de reprendre la parole. « j'ai pourtant l'impression qu'une salle de torture est pile le bon endroit pour punir les vilaines jeunes femmes. pas toi ? » cette fois, ce fut une fausse moue déçue qui vint se dessiner sur son visage, tel un gamin triste de ne pas pouvoir avoir son jeu. De ne pas pouvoir jouer avec son jeu, et sans grande gêne, son regard se fit insistant, passant de ses yeux à sa joue, à ses lèvres rosées, puis sa gorge, et ses clavicules... et peut-être que son regard loucha un peu, mais ne nous y attardons pas. Il relâcha son poignet, laissant un souffle s'échapper tout près de ses lèvres avant de reculer d'un pas, haussant les épaules. « je peux toujours trouver une autre punition, sinon. du genre, te laisser nourrir Dope pendant une bonne semaine. tu sais, avec les fœtus de souris. » avec ça, elle n'avait plus qu'à courir dans ses bras. Il lui adressa un sourire, plus visible cette fois, pour qu'elle voit la moquerie qu'il employait dans cette proposition. Même si l'idée de voir Kyurim nourrir son serpent avec fœtus de souris et tout genre de bestioles dégueulasses lui semblait plutôt amusante, il préférait encore la voir à genoux. Sans vouloir être irrespectueux, évidemment. Après, il la sauvera et la réconforterait comme elle le voulait. C'était qu'il l'aimait bien, la Kyurim... allez savoir pourquoi, lui-même ne voulait pas vraiment comprendre. De toute évidence, il ne serait pas venu ici seulement pour 'la voir à genoux', s'il en avait réellement eut envie, il serait probablement parti ailleurs. C'était juste... naturel, avec elle ? Nous dirons les choses ainsi.

Alors qu’elle était encore dos contre lui, elle s’était rapidement retrouvée face à lui, le dos contre le mur de brique très froid, ses mains au-dessus de sa tête sous l’emprise du garçon. Malgré les apparences, Kyu Rim n’était pas totalement dotée de cette naïveté enfantine. Et il ne fallait pas grand-chose pour comprendre le genre de direction possible que le moment présent pouvait prendre. Elle connaissait quand même Kessy. Elle savait qu’il était le genre de mec qui aimait jouer avec les femmes, et les hommes dans certains cas. Et heureusement pour lui, Kyu Rim aimait aussi se prêter au jeu. Du moins, avec lui. Parce qu’il avait le don de se faire désirant, même si tout était involontaire. Ce pourquoi elle ne fit aucune tentative pour se débattre, ni même pour le repousser lorsqu’il la força à reculer. Elle préféra le laisser faire pour l’instant, mais qu’il ne prenne pas confiance trop vite s’il comptait aller plus loin. « Parce que tu es une vilaine, vilaine jeune fille. Jeune fille qui se perd encore dans ce genre de lieux farfelus... » Un petit rictus était apparu sur ses lèvres tandis qu’elle pouvait aussi voir l’expression du garçon, malgré la pénombre. Un petit air comme il aimait tant afficher dans ces moments-là. Le genre d’air amusé et décidé, mais à la fois bourré d’intention. Intention qu’elle connaissait très bien. Il avait envie de jouer. Et Kyu Rim était parfaitement réceptive à cette envie. Dans tous les cas, ce genre d’excuse-là n’était pas vraiment valable pour elle. À moins qu’il ne lui en veuille parce que c’est lui qu’elle avait appelé ? Sa réponse fut murmurée. « Mh, je te croyais plus intelligent que ça. T’aurais pu trouver une meilleure raison quand même. Parce qu’à mes yeux… cette excuse-là n’est pas vraiment valable, Lee Kessy. » Elle tentait de le provoquer tout en le taquinant, et ça l’amusait. Visiblement, ce n’était pas une provocation de méchanceté puisque comme déjà mentionné, elle ne faisait que se prêter à son jeu.

Ses yeux cherchèrent alors les siens pour ensuite s’y fixer tandis qu’il avait déposé sa main sur sa joue pour la lui caresser. Pour être franche, cette proximité avec lui était loin d’être nouvelle. Et elle n’allait pas mentir sur le fait qu’elle n’avait jamais vraiment détesté ça. Au contraire. « J'ai pourtant l'impression qu'une salle de torture est pile le bon endroit pour punir les vilaines jeunes femmes. Pas toi ? » Elle continua de le fixer un instant sans rien dire. C’était donc ce genre de punition-là qu’il voulait. Non, elle ne venait pas tout juste de le réaliser, elle s’en était doutée, bien que maintenant, Kessy venait de confirmer ses pensées. Il y a des moments comme ceux-là où elle se demandait vraiment si tout avait été calculé, n’empêche; l’endroit, la personne, la situation…parfois valait mieux ne pas trop chercher et seulement profiter. Quoiqu’il en soit, elle ne pouvait en vouloir qu’à elle-même. Ainsi, elle vit les yeux du garçon lâcher les siens pour ensuite admirer certaines parties de son corps et sans doute un de ses atouts féminins. Pervers. Il était pervers et ça, il ne pouvait pas le nier. Mais pourtant, cette perversité ne laissait pas forcément la demoiselle dans l’indifférence, même si c’est ce qu’elle tentait de cacher. Une femme a bien le droit de vouloir se faire désirer, non ? Heureusement, rien n’eut le temps de naître en elle puisqu’il relâcha finalement son poignet pour laisser un souffle frôler ses lèvres. « Je peux toujours trouver une autre punition, sinon. Du genre, te laisser nourrir Dope pendant une bonne semaine. Tu sais, avec les fœtus de souris. » Elle gonfla ses narines un court moment, arquant même un sourcil en lâchant un souffle, réfléchissant au tout. Non, en fait nul besoin de réflexion, c’était clair… elle n’allait pas nourrir son serpent avec des entrailles de souris. Il y a bien des choses qu’elle était capable de faire et sans doute le ferait-elle si une option pire que celle-là s’était offert à elle. Mais ce n’était pas le cas. « Lee Kessy ou comment avoir ce que tu veux en faisant du chantage pourri ? Beurk, t’es dégoûtant ! » Une grimace s’était affichée dans son visage démontrant vraiment le dédain de cette pensée. De par le fait même, elle s’éloigna du mur de quelques pas, se retrouvant à la hauteur du garçon, juste à côté de lui. « Il y a bien des choses que je pourrais faire, mais tu vois, là, je préférais presque passer la nuit enchaînée à ce mur plutôt que d’avoir à faire ça. » Petit silence. Elle avait dit ça comme ça. Après tout, elle venait tout juste de lui dire qu’elle détestait cet endroit parce qu’il lui foutait la trouille, alors… Quoique, aish. C’est vrai que Key avait souvent tendance à tout prendre au pied de la lettre dans ces moments-là. Et cela ne l’étonnerait même pas de se faire dire qu’en ce moment, elle venait de lui donner des idées ou que celles-ci mijotaient dans son esprit. Là, pourquoi il avait un petit sourire en coin d’accroché au visage ? Elle se retourna vers lui, approchant son visage du sien pour ensuite le pointer du doigt et plisser les yeux, trop persuadée que des idées défilaient dans sa tête. « J’ai dit ça comme ça, hein. Je te connais. Ne prend pas ça au pied de la lettre. Y a personne qui a le droit d’utiliser ces... choses de torture avec ma personne. Que ce soit clair; n’y pense même pas. » lâcha-t-elle dans un air qu’elle croyait « ferme ». Voilà, c’était dit, ça ne pouvait pas être plus clair. Hm, Kyu rim... si seulement tu savais à quel point tout ce que tu viens de dire ne ferait qu'inciter Kessy à le faire. Forcément, elle était reconnue pour prendre des risques et ce, parfois même insconciemment. En même temps, Kessy est définitivement trop compliqué à suivre face à ce genre de chose.

Tik tok, un silence s'imposait. Est-ce qu'elle réfléchissait, est-ce qu'elle comprenait finalement ? Sa langue était passée lentement sur sa lèvre inférieure, son sourire amusé ne se dissipant toujours pas. Ce qu'il pouvait aimer les réactions typiquement féminine de la jeune Kyurim. Pas étonnant, pas pour un sous. Son comportement à lui non plus ne devait pas être très étonnant, cela dit. Il semblait qu'en présence de la coréenne, c'était la seule chose à laquelle il arrivait à penser... il ne suffisait que d'un minimum d'intimité, et c'était parti. Elle faisait naître une petite flamme au fond de lui qu'il devait absolument éteindre, tant qu'il ne avait encore la possibilité. Si c'était une dépendance ? Non, pas du tout. Il était parfaitement capable de prendre du recul et de ne pas lui sauter dessus à la moindre occasion, un peu de classe, quand même. Et il pouvait toujours aller voir ailleurs, s'il en avait envie, aucune alliance ne les liait, après tout. Seulement, voilà. Il avait tout son temps devant lui pour s'amuser et rien ne l'empêchait de le faire ; alors pourquoi pas ? De toute façon, il en avait bien besoin, d'une bonne partie de jambes en l'air pour déstresser et penser à autre chose. Coucher avec une louve ? Jamais de la vie. Qui sait où est-ce que ça traînait, ces choses-là. Elles étaient peut-être féroces, du genre à couper la tête de leurs conquêtes après chaque coup. Autant faire dans le sécuritaire, il explorerait les contrées lointaines et inconnues plus tard. Et puis, on n'oubliait pas l'indésirable en couchant avec, tout de même, mh. Et en dehors de tout ça, il n'y avait qu'à jeter un regard à la jeune femme pour comprendre son comportement. Elle n'était pas la plus mince, ni la plus grande et peut-être qu'elle n'était pas non plus la jolie, qu'est-ce qu'il en savait, après tout. La beauté était subjective et le félin n'était certainement pas le premier à comparer la beauté d'une femme à une autre. Une jolie femme, c'est une jolie femme, point. Kyurim, en l'occurrence, n'était pas qu'un joli visage. Elle possédait ces belles hanches bien définies qu'il mourrait d'envie d'agripper, cette belle poitrine généreuse et encore, on ne parlait pas de ces cuisses entre lesquelles n'importe quel homme rêverait de se retrouver. C'était à en saliver. Mais ça, encore... c'était un truc de chien. Il aurait presque pu sourire à cette pensée mais il se retint, son air plus sérieux revenant se poser sur son visage alors qu'elle parlait. Et, évidemment, il nota l'accent sur le fait qu'elle préférait rester enchaînée à ce mur toute la nuit plutôt que de nourrir son serpent. Oh, really? Et si elle le connaissait si bien, pourquoi prenait-elle le temps de lui demander de ne pas penser à cette éventualité pour le lui interdire ? On ne pouvait clamer le connaître si facilement. Et si dans sa tête, elle était convaincue d'avoir fait une erreur, lui, il pensait plutôt le contraire.

Elle le demandait. Inconsciemment, peut-être, mais il en était certain. Derrière ces jolies paroles si innocentes, il y avait une demande. Informulée. Il humecta ses lèvres, tournant la tête pour fixer le vide devant elle, son regard se posant éventuellement vers les chaînes posées au mur. Puis quelques tables ici et là, qui ressemblaient vaguement à des tables servant aux infirmières. Seulement, celles-là, évidemment... portaient aussi des chaînes. Oh, il pouvait tout aussi bien l'attacher, tirer son coup, et elle en profiterait bien sans jamais ne faire le moindre effort, mais ce n'était pas amusant, comme ça. Inverser les rôles ? Jamais, quand même. Mais il ne voulait pas d'une étoile, non plus. Enfin, il verrait plus tard... si l'envie lui prenait. En attendant, il tourna la tête, son regard venant à nouveau se poser vers la plus petite qui, il le réalisa bien vite, s'était rapprochée de lui, son visage à peine à quelques centimètres du siens. Il haussa un sourcil, laissant un silence s'installer entre eux deux avant de poser sa main sur la joue de la coréenne, son index se posant sous son menton pour lui faire redresser le visage et l'approcher encore un peu du siens. Elle avait envie de jouer, de toute façon, l'idée était claire au fond de son regard. Et cette petite lueur, juste là, il la décernait parfaitement bien. Malgré la pénombre, malgré l'air sévère qu'elle voulait y appliquer. « et si tu arrêtais de parler ? » demanda-t-il simplement, son regard se posant cette fois vers ses lèvres l'espace de quelques secondes avant qu'il ne referme complètement la distance, posant ses lèvres sans grande délicatesse sur les siennes. Il n'y avait jamais vraiment eu de grande délicatesse entre les deux, de toute évidence, lorsqu'il s’agissait de ça. À quoi bon ? Amis, ils se l'étaient dit plusieurs fois, s'entendant sur ce point. Et c'était pile ce qu'il recherchait, chez la jeune femme. Certes, au fil du temps, il s'était attaché à elle... un tout petit peu. Assez pour la sortir de ses merdes, du moins. Mais il n'y avait pas histoire de faire l'amour entre eux deux et ça, c'était clair. Son baiser fut court et il la relâcha aussi brusquement qu'il avait posé ses lèvres aux siennes, son index caressant cependant son menton dans un contraste évident avec le baiser qu'il venait de lui offrir. Il lui adressa un mince sourire, son regard se décrochant finalement de ses lèvres pour venir chercher les pupilles chocolatées de l'asiatique. « je verrai bien plus tard. et puis, d'ici là, tu risques d'être trop occupée à supplier autre chose pour me demander de te détacher, si jamais. » conclu-t-il, un sourcil haussé, ne lâchant toutefois pas le visage de la jeune femme, comme s'il attendait qu'elle lui lance un signe. De toute façon, elle ne refusait jamais. C'était simplement par principe de s'assurer qu'elle avait bien entendu – et éventuellement digéré – ses mots. Ils n'avaient rien de particulièrement dur, du moins pas pour lui, et à force, elle devait déjà s'être habituée à ce comportement quelque peu déplacé.

Forcément, elle parlait trop. Et parler autant n’était pas quelque chose de très habituel. Normalement, elle parlait parce qu’elle avait quelque chose à dire; elle parlait rarement pour parler. Alors pourquoi cette fois semblait être différente… sûrement à cause de la nervosité. La nervosité d’être dans un endroit qu’elle pouvait à peine voir, la nervosité d’être entourée de tous ces objets, mais la raison la plus évidente était sûrement la présence du garçon. Il la rendait nerveuse ? En quelques sortes, oui. Mais ce n’était pas une mauvaise nervosité. Même que mentalement, elle essayait de nier que le Giena la rendait de la sorte. En fait, sa présence éveillait toujours quelque chose en elle, tout comme la sienne envers lui, apparemment. Ce serait faux de dire que dès la première fois où ses yeux ont rencontré les siens elle a tout de suite ressentie une certaine attirance, puisque ce n’était pas le cas. En fait, cela s’est plutôt fait ressentir alors qu’elle apprenait à le connaître. C’est qu’il dégage quelque chose de particulier, de mystérieux, mais de tout à fait indescriptible auquel Kyu Rim avait toujours été réceptive. Et en effet, ce qui se passait souvent quand ils étaient seuls était tout à fait naturel. Comme une sorte d’habitude. L’index du garçon vint se poser de façon imprévue sous son menton alors qu’elle releva la tête et le regard vers lui, cherchant à savoir ce qu’il voulait. Elle plissa alors un peu les yeux pour tenter de mieux voir les siens. « Et si tu arrêtais de parler ? » Un court silence, à nouveau. Peut-être ne le voyait-il pas, mais en ce moment-même, elle le fixait dans les yeux de façon neutre. Oui, il y a des moments comme ça où elle parlait trop et ne se rendait pas compte qu’au final, elle ne faisait que se caler davantage. Et ce n’était pas tout; en plus de ça, elle laissait transparaître son non-verbal et sans doute son inconscience au travers ses paroles. Chose qu’elle avait justement voulu éviter. Dans tous les cas, elle n’eut pas vraiment le temps d’aller plus loin dans ses pensées puisque Key venait de sceller leur lèvre comme il l’avait toujours fait avec elle. Et comme une fille soumise, elle prolongea le baiser le temps que celui-ci ne se décide à se détacher d’elle. Un petit frisson la parcouru alors qu’il continua à lui caresser le menton. Visiblement, il lui faisait toujours autant d’effet. N’empêche, elle était convaincue que ce qu’il venait de faire était le début d’une longue chaîne de désir qui allait sans doute venir par la suite, s’il continuait comme ça. Et ça, c’était plus que prévisible. Son regard fut à nouveau attiré dans le sien lorsqu’elle sentit celui du plus vieux se poser sur elle. « Je verrai bien plus tard. Et puis, d'ici là, tu risques d'être trop occupée à supplier autre chose pour me demander de te détacher, si jamais. » Sous-entendu parfaitement claire à ses yeux. Cette « autre chose » … elle savait parfaitement de quoi il parlait. Elle inspira un coup, telle le ferait quelqu’un qui viendrait de comprendre quelque chose après un long moment. « Ainsi donc, sont tes plans pour la nuit… » conclua-t-elle tout simplement. Ses lèvres se pincèrent. Son regard lui, n’avait toujours pas quitté le jeune homme. Le simple fait de penser à cette future suite, à ce qui l’attendait, lui faisait déjà naître une certaine envie. Un peu comme si on annonçait à un gamin que l’on comptait l’amener dans son magasin de jouet préféré. L’envie d’y être naît assez rapidement, mais il contient ses émotions jusqu’à qu’il y soit vraiment. Et c’était comme ça pour Kyu Rim en ce moment. Il la tentait. Il la titillait avec toutes ses idées. Mais elle savait se contenir un minimum, attendant le bon moment.

Elle lâcha un souffle. « Tu sais ce qui serait une torture pour moi en ce moment, Key ? » Doucement, la jeune fille apporta l’une de ses mains à son cou, y faisant une légère pression comme pour le forcer à se pencher un peu vers elle. Doucement, elle porta ensuite ses lèvres à son oreille, lui murmurant… « … Ce serait de me faire patienter alors que je sais qu’autant toi que moi… en avons envie. » Invitation, incitation, provocation. C’est ce qu’elle voulait. Après tout, ce jeu se jouait à deux. Et donc, elle avait le droit de répliquer à ce qu’il sous-entendait. Elle recula son visage pour tenter d’apercevoir sa réaction. Maintenant que tous deux savaient ce que l’autre voulait, il s’agissait plutôt de savoir combien de temps ils allaient passer à agir de la sorte. D’ailleurs, s’était-il attendu à ce genre de réaction de la demoiselle ? Ou plutôt, s’était-il attention à cette réaction ? Parce qu’il ne faut pas oublier que celle-ci était plutôt imprévisible et que ce n’était pas parce qu’elle avait fait d’une façon la première fois, qu’elle allait absolument refaire de la même façon la seconde fois. Elle aimait surprendre, parce que l’émotion était beaucoup plus soudaine, beaucoup plus réelle lorsque l’on ne s’y en attendait pas que lorsque l’on s’en doute. La main de son cou glissa jusqu’à son torse pour finalement ne garder que son index. À partir de cet instant, elle se mordilla à nouveau la lèvre, commençant lentement à prendre un pas pour tourner autour de lui, laissant son index frôler celui-ci tout au long de sa marche, dessinant un cercle imaginaire tout le tour de son corps. Lorsqu’elle eut fait un tour complet et qu’elle revint à son point de départ, se tenant donc debout face à lui. Kyu Rim garda toujours son index collé à son torse, le faisant alors remonter lentement jusqu’à son cou, puis sa joue, puis ses lèvres qu’elle caressa du bout de celui-ci. Soyons clairs, elle n’allait pas cacher que oui, elle était en train d’essayer de le chauffer. Finalement, elle replongea son regard dans le sien avant de lâcher doucement…« … Et tu sais à quel point je peux être têtue. »