« - Gabi, on va se détendre un peu, tu nous accompagnes ? 
- Je ne sais pas.
- C’est un regroupement tranquille, sans alcool, ni substances illicites.
- Très bien… puisque tu insistes. »
Las, l’élève russe renonça à sa tranquillité. Ils n’avaient pas tord au fond, rien de très intéressant ne l’attendait à paresser entre les murs de la salle commune des Olen. Le lieu était particulièrement calme en ce début de soirée, mis à part deux ou trois paresseux se contentant de divaguer sur les divans, le reste s’accoutumait au silence et s’affairait à lire, ou autre activés cérébrales. Lui était étendu de tout son long sur son matelas, scrutant le plafond avec une telle intensité qu’ils semblaient ne faire qu’un. Pour tout vous dire, cela permettait à Gabriele de penser de ne penser qu’aux stries recouvrant une petite partie de l’aire. Ca n’avait rien de passionnant, c’était même ennuyeux ; d’ailleurs, il finissait souvent par s’endormir. Aujourd’hui ses « potes » l’avaient secoué et sorti de sa torpeur - une bande d’ingrats, et forcé à changer un peu le quotidien de cette fin de semaine. Fin de semaine gâchée pour la visite surprise de sa tendre génitrice. Qui sait peut être qu’un peu de compagnie lui redonnerait de l’énergie !

Il était peu décidé au final, il soupirait à intervalle régulier pour faire comprendre son mécontentement, répondait brièvement aux questions qu’on lui posait et se montrait acariâtre : de quoi en faire fuir plus d’un ! Le sorcier n’appréciait pas se faire trimballer ainsi contre son propre gré, il se sentait faible d’avoir accepté avec autant de facilité, de ne pas avoir fait d’avantage falloir son opinion. Seulement, il avait cette vision de popularité, élève modèle et charismatique à parfaire, dans quelques instants il allait se montrer souriant, d’une humeur sans égale et grand joueur ! Il y avait des jours où ce rôle de perfection l’emmerdait royalement. Sa mère l’incendiait chaque fois qu’elle le redécouvrait, il avait souvent ce sourire idiot plaqué sur le visage lorsqu’elle daignait se montrer à lui. Elle lui racontait comme elle avait honte d’avoir un fils incapable de se comporter dignement au sein d’une si prestigieuse école. Il n’avait jamais compris pourquoi elle se plaignait tant de son dévouement concernant les études, ce qu’il comprenait néanmoins, c’était qu’elle abhorrait l’aura humaine qui découlait de son fils. C’était le problème qu’elle lui avait posé deux jours auparavant.

Déconcerté par l’attitude dévastatrice de sa mère, il avait passé son temps à ruminer sur le bien-fondé des paroles de celle-ci ; incapable d’y déceler une once de vérité. Finalement, il se retrouvait dans une salle moindrement occupée, une vingtaine d’élèves, pas plus, étaient regroupés et passaient du bon temps. Son visage avait pris une autre couleur, il semblait plus serein et empreint à la bonne volonté. Inspectant la salle des yeux, dans l’espoir de tomber sur une silhouette familière. Le bleu avait remarqué quelques têtes connues, dont l’une le faisait jubiler d’avance ! Oubliées les soucies avec maman, il y avait de quoi se détendre un moment. Il se fraya un chemin sans grande difficultés, saluant plusieurs personnes avant de marquer un arrêt mi parcours. « Julia. Accepterais-tu de me prêter ce joli nœud que tu portes ? » Confuse, la demoiselle balbutia un petit oui, et s’empressa de dissimuler son visage rougit par la gêne. Il savait qu’elle en pinçait fortement pour lui depuis plusieurs années, c’était une des raisons pour lesquels il s’était stoppé à son niveau ; elle n’aurait pas pu refuser sa requête. Gabi se remit immédiatement en mouvement, traçant une ligne droite à travers la salle afin d’atteindre son but final : une table où deux jeunes asiatiques menaient une discussion. Il ne pouvait pas être plus heureux ! D’un geste calme il s’empara du dernier dossier de chaise libre, y déposant paisiblement sa main. Il dévisagea alors les deux visages d’une expression détestablement satisfaite.

« - Sun Hee, comment vas-tu ? » Il salua le compagnon de table de la belle Olen d’un simple mouvement de tête, avant de revenir sur sa cible. Un grand sourire charognard illuminait son visage, il se sentait près à entamer « Tu as oublié cette pince la dernière fois. Tu te souviens ? » Il pouvait lui rafraîchir la mémoire si elle le souhaitait, bien que l'objet en question n'ait absolument rien à voir. Oh, Gabriele était, plus que quiconque, au courant des réticences de la jeune asiatique concernant la divulgation de leur « secret » ; c’était la raison de son excitement. Depuis la nuit qu’ils avaient passé sous la même couette à faire des cabrioles, le vampire n’avait de cesse de lui faire des remarques, plus ou moins subtiles, concernant leur « nuit d’amour ». Ce jeu l’amusait complètement, et il ne s’en lassait aucunement : elle mordait à chaque coup, ce qui le rendait encore plus insistant.

Soirée longue et ennuyante en perspective, voilà ce que Sun Hee se disait alors que le souper venait de se terminer. Puisque le dortoir des Olen ne bougeait pas suffisamment au goût de la demoiselle, du moins c’était le cas la plupart du temps, donc il fallait qu’elle se trouve une autre occupation si elle ne voulait pas mourir d’ennui. Certes, un bouquin restait une occupation plaisante pour n’importe quel membre de sa maison et même pour elle, mais ça manquait un peu de rebondissements réels. Quoi qu’à quelque part, elle pourrait se contenter des rebondissements irréels qu’un livre contenait, c’était beaucoup moins dangereux ou moins regrettables. Après tout, si on faisait une liste rapide des aventures mémorables qu’elle avait eu -qui pour l’instant s’élevaient probablement au compte de cinq et même encore c’était généreux comme chiffre, il y avait la brillante idée qu’elle avait eu de suivre son cousin et sa tante ce qui s’était résulté en elle qui se fait transformé en un loup-garou. Puis il y avait aussi de trop boire ce qui l’avait mis dans l’excellente situation où elle se retrouvait en ce moment. Si au moins elle avait couché avec quelqu’un de plus enclin à ne rien dire ! Mais non il fallait que ce soit Gabriele, mais bon passons. Même en pensée, elle préférait oublier tout ça. Donc voilà, on pouvait voir Sun Hee n’avait pas forcément de bonnes aventures et que même si c’était plus divertissants en vrai, il valait vraiment mieux pour elle qu’elle n’y pense même pas.

Cela dit, étant ce qu’elle était, c’est-à-dire, une Olen avec un caractère sensiblement très proche de ceux qui appartenait à Kaban, elle ne pouvait pas non plus rester dans le dortoir à lire, même si ce serait mieux pour elle. Non à la place, elle décida d’aller se promener dans les couloirs et essayer de se trouver quelqu’un avec qui discuter. En l'occurrence son meilleur ami qui aurait bien besoin de se faire remonter le moral. Depuis le départ de May-Lee, il n’était plus le même et naturellement, c’était le devoir de la demoiselle que de lui remonter le moral. Si bien qu’elle le trouva rapidement et alla s’installer à une table avec lui. Elle était contente de le voir malgré tout, même si elle voyait bien qu’elle n’était pas capable de lui remonter le moral comme elle le voudrait. Et elle pourrait encore moins le faire considérant ce qui l’attendait à savoir le démon incarné à ses yeux et j’ai nommé Gabriele.

Rien qu’à voir la tête qu’elle tira lorsqu’elle entendit la voix du jeune homme et qu’elle tourna la tête en sa direction. Si elle s’était contentée de l’ignorer lorsqu’il avait posé sa main sur le dossier de la chaise, ne sachant même pas encore que c’était lui, elle ne pouvait pas vraiment continuer à le faire maintenant qu’il lui avait signalé sa présence. « Ça peut aller. » En d’autres termes; ça allait avant que tu te pointe. Mais bon détrompez-vous, Sun Hee ne le détestait pas, du moins pas encore, elle trouvait simplement ça invivable qu’il tente de dévoiler ‘leur secret’ en quelque sorte. Surtout devant Lukas, elle ne le supporterait pas s’il fallait que son meilleur ami soit mis au courant de ce qui s’était passé entre elle et Gabriele. Le moins de personnes étaient au courant le mieux c’était tout simplement ! « Ce n’est pas à moi, tu dois te tromper. » Sauf que voilà, elle se doutait plus que bien de ce qu’il voulait dire par ‘la dernière fois’ et naturellement, elle ne voulait même pas risquer qu’il dise quelque chose de trop révélateur devant Lukas.

Par conséquent... elle se leva en moins de deux et attrapa la fichue pince en même temps que la main du vampire. Elle glissa également un « Désolé, faut que je file. On se reparle hein ? » à l’intention de son ami alors qu’elle entrainait Gabriele plus loin. C’était louche, elle le savait très bien, mais valait mieux que ce soit louche plutôt qu’évident et que son meilleur ami découvre quelque chose. Cherchant un endroit tranquille où elle pourrait parler de la situation sans problème et surtout menacé le vampire sans que quelqu’un les surprenne -ou autre chose huhu, elle obliqua à gauche et à droite dans les couloirs jusqu’à ce qu’ils se retrouvent... dans les douches. Génial, c’était une mauvaise idée de se retrouver là avec lui, mais au moins elle pouvait être certaine de ne pas se faire déranger. « Mais t’es lourd à la fin, tu peux pas tenir ça mort ? » On sentait facilement l’énervement dans la voix de la louve. Oh mais c’est qu’elle était énervée aussi ! Dommage qu’elle mordait à chaque fois à l’hameçon, il faudrait peut-être qu’elle réalise qu’elle l’encourageait en agissant de la sorte...

Gabriele faisait de ces personnes dont l’attention était universelle. Sa curiosité se portait sur un ensemble de domaines, rentrant plus ou moins dans les bonnes mœurs. Il aimait par-dessus tout tester le commun des mortels, il se nourrissait de leurs réactions vis-à-vis des situations qu’il mettait lui-même en place par pur plaisir ! C’était son pêché mignon, ainsi que l’élément qui rendait sa curiosité dépravée. Lui qui avait un répertoire d’émotions relativement léger, apprenait à travers les réactions dont il était en parti responsable. Sun Hee était, par ailleurs, sa dernière victime ; depuis le début de l’été plus précisément. Ses réactions démesurées le rendait fou de joie, il n’était pas encore lassé de cette petite perle - lassitude qui ne devrait, dès lors, plus tarder avec le reprise des cours. Les deux jeunes ne s’étaient pratiquement jamais adressés la parole auparavant, feignant l’indifférence. Son petit jeu l’avait occupé chaque fois qu’ils venaient à se croiser, c’est-à-dire beaucoup plus souvent en période de vacances.

La bleue aurait pu vivre une fin de semaine sans embrouilles, se prélasser tranquillement au coté de son meilleur ami ; ce qui n’était pas au goût du vampire. Il avait ce besoin impérieux de rendre la situation présente dérangeante, voir torturante pour la jeune fille. Une raison à ça ? Pas plus que d’habitude, son attitude confuse lui permettait simplement d’alimenter son vicieux appétit ; aujourd’hui Gabriele avait de quoi se satisfaire goulument ! Son plan s’était directement imprimé dans son esprit, si il suivait précisément le chemin qu’il s’était dessiné la partie serait probablement un véritable régale ! Le simple fait que l’asiatique réagisse à sa présence annonçait un bon déroulement de la chose. Son sourire ne le quittait plus ! Préparé aux réponses sans enthousiasme de la belle, le russe laissait lui, au contraire, passer un certain contentement. « Oh. Vraiment. C’est dommage, elle faisait ressortir ton joli regard. » Un soupçon de provocation se lisait dans ses mots, ses pupilles fixaient avec tant d’ardeur celles de Sun Hee qu’une flamme de désir semblait s’y installer ; peut être était ce la raison de ce départ précipité ?! Une dizaine de regard s’était tourné dans leur direction, pour la plus part interrogateur. Il ne put s’empêcher des les saluer, agitant sa main frénétiquement, jetant un regard triomphant au certains Lukas campé sur sa chaise.

Certes les fondations de son plan avaient pris une forme différente, mais qui sait, cela rendrait les choses peut être plus plaisantes ! La créature nocturne se tût le long du trajet, s’accommodant au lourd silence ayant pris place entre eux. Il la suivait docilement, pour une fois, méditant par la même occasion sur le lieu de destination. L’italien aurait pu s’imaginer un simple banc adjacent au mur, ou même une salle vide mais certainement pas les douches ! Non vraiment, elle ne se rendait pas compte comme son aide - bien qu’inconsciente, plaisait grandement au jeune homme ! Arrivés à bon port, porte verrouillée évidemment - afin d’éviter les petits voyeurs, leurs mains jointes se défèrent de l’étreinte qui les reliaient jusqu’à présent. Lui portait inlassablement ce sourire satisfait et agaçant sur son minois, écoutant d’une oreille distraite les plaintes de la louve. « Hm. Peut être. » une réponse relativement évasive, voir inexistante, de quoi rendre folle de rage la pauvre demoiselle. Son esprit divaguait à travers la pièce d’eau, ne ressemblant pas tout à fait à celles des hommes - qu’il utilisait régulièrement, celles-ci étaient réservées aux femmes. L’architecture restait sensiblement la même, cependant la disposition était différente, allez savoir pourquoi !

Plus il y pensait, plus la réponse lui paraissait évidente : les douches étaient le lieu idéal pour rendre leur relation obscure. La lumière éclairait relativement bien la pièce, bien qu’étroite, elle laissait suffisamment de place pour se mouvoir aisément. Sans plus de discussion, Gabi installa son postérieur sur les rebords du lavabo, bras croisés contre la poitrine, il dévisageait curieusement l’expression outrée de sa compagnon de maison. « Si c’est tout ce que tu avais à me dire. On peut passer à la suite. » Une suite ? Quelle suite ? Aucune certainement. Il ressentait le besoins de rendre l’atmosphère un peu plus irrespirable qu’elle ne l’était à l’instant même. Le fond de sa pensée était simple, la douche était le lieu de bien des fantasmes ! « Oh tiens, je t’offre le nœud si tu veux, il ne me sert plus à rien. » Il accompagna ses paroles d’un geste de la main qui avait pour rôle de balancer l’objet en question directement entre les mains de la concernée. La pince ne lui servait plus à rien maintenant qu’elle avait joué son rôle. « Je ne savais pas que tu aimais ce genre d’endroit. » s’enquit-il d’un ton moqueur qu'il souligna d'un sourire en coin.

Pourquoi pas quelqu’un d’autre ? Voilà la question que se posait sans cesse la louve lorsque son regard se posait sur Gabriele. Ce type était tout simplement détestable, agréable à regarder, doué au lit, mais détestable. Oui bon, Sun Hee n’était normalement pas le genre de personne qui détestait les autres, mais dans le cas de ce vampire, elle pouvait bien faire un effort. Parce qu’elle regrettait à moitié ce qui s’était passé évidemment. D’accord, il n’y avait rien d’honteux en soit, mais il fallait comprendre qu’il s’agissait de sa première fois et elle était saoule lorsque leur idylle était arrivée. Puis en guise de cerise sur le sundae des événements, il fallait que ce soit avec un vampire qui ne voulait pas taire l’affaire. Rien de bien glorieux comme tableau et bon, elle ne voulait surtout pas que Lukas soit mis au courant, ce qui ne semblait pas être dans les plans de Gabriele. Il faudrait sans doute qu’elle trouve une manière de le faire taire à tout jamais -oui bon sans le tuer bien sur, peut-être le forcer physiquement ? Mauvaise idée, même si c’était terriblement tentant.

Il va donc sans dire que lorsque le vampire décida de venir la déranger alors qu’elle était investie de la noble mission de remonter le moral de son meilleur ami, elle ne put se montrer très enthousiaste. D’abord parce qu’à la base elle ne l’était pas lorsqu’il était dans les parages, mais c’était encore pire lorsqu’il y avait Lukas dans les parages. Surtout qu’il lui montrait une pince comme si c’était la sienne alors que comme tout le monde pouvait remarquer, Sun Hee n’était pas du tout le genre de personne féminine qui avait des accessoires de ce style. « Ouais c’est ça. » Enfin voyez-vous, dans la présente situation, toutes les mauvaises choses étaient réunies, si bien qu’elle décida dans sa grande sagesse propre à sa maison... de fuir. Entrainant Gabriele avec elle dans la brillante intention d’aller le confronter pour le forcer à garder un silence des plus total, surtout en présence du Belka qui traversait une période difficile. Comme si ça allait changer la donne aux yeux du vampires... Visiblement Sun Hee ne réalisait pas qu’en agissant ainsi elle attirait le regard de bien des personnes en plus d’aider celui qui l’embêtait.

Alors qu’elle se plaignait du fait qu’il ne pouvait pas tenir sa mort, lui demandant par la même occasion de le faire, elle eut simplement droit à un ‘peut-être’ qui évidemment ne lui rendit pas sa bonne humeur. Parce qu’elle se doutait bien que ça voulait dire qu’il ne le ferait pas d’une certaine façon. Elle était déjà d’une humeur plus très joyeuse, mais il fallut qu’il en rajoute en lui parlant de ‘la suite’. Comme d’habitude, elle ne put s’empêcher de mordre à l’hameçon en demandant d’un air très sceptique et un brin non rassuré : « Quelle suite ? » Ne blâmez pas Sun Hee, elle aurait probablement pu se recycler en nonne à sa sortie de Dasy si ce n’avait pas été de ce type, donc naturellement, le fait qu’elle l’ait amené dans un lieu qui suscitait des fantasmes chez bien des gens ne lui avait même pas traversé l’esprit. Attrapant le noeud qu’on lui lançait, elle marmonna tout simplement : « C’est trop gentil. » en guise de réponse. De toute façon, elle ne comptait pas le porter, donc ça ne changeait strictement rien à sa vie qu’il le lui offre.

La voix de Gabriele s’éleva à nouveau, intriguant la demoiselle pour une fois. Ce genre d’endroit ? ... 3. 2. 1. Elle venait de réaliser ce qu’il voulait bien dire par là, par conséquent, elle avait pris une belle teinte rosée tirant sur le rouge tomate. Elle n’y avait pas pensé et maintenant elle regrettait tout particulièrement de ne pas l’avoir fait. « Je... non... » C’était mignon, mais ça ne donnait que plus de moyens au jeune homme ici pour s’amuser à ses dépends. Elle était visiblement mal à l’aise et lorsqu’elle était mal à l’aise... eh bien disons qu’elle ressortait ses manières de rustres dignes de la louve qu’elle était ! Cette fois-ci c’était se rapprocher beaucoup trop près de son interlocuteur dans l’intention de le prendre par le collet. Sauf qu’évidemment, elle devait avoir un karma très très chiant puisqu’elle glissa sur le plancher, on ne sait trop comment c’est qu’elle était maladroite malgré tout, et tomba... sur les fesses. Petit cours de grâce 101, ne pas faire comme Sun Hee, mais elle était surtout très gênée par le situation. Elle resta simplement assise sur le sol, se disant qu’à la limite elle pourrait peut-être se sauver de devoir écouter Gabriele ou juste de le supporter. « Puis c’est pas ce que tu crois, j’avais juste besoin d’un endroit tranquille pour te dire te la fermer. » Oui bien sur, c’était ce que tout le monde serait porté à croire en les voyant dans les douches comme ça.

L’affection grandissante de certains élèves envers Gabriele, était souvent mal considérée. Tout comme Sun Hee, on se compte que le fabuleux portrait qu’il s’efforçait à entretenir n’était pas un original. Il suffisait de gratter la surface pour s’apercevoir de la supercherie, il arrivait ainsi à tromper une majorité de son petit monde ! Il était cet imbuvable connard lorsque l’ennui s’invitait, autrement ce n’était forcément un mauvais bougre. Sun Hee, pour son grand malheur, était mal tombée puisqu’il s’agissait d’une période relativement creuse dans la vie du vampire. Dans un élan de grande bonté celui-ci avait offert une véritable nuit de rêve à la jeune fille, pour la lui faire amèrement regretter le lendemain, et les futurs mois à venir. Elle n’aurait pas été aussi coincée et Gabriele l’aurait rapidement rangé dans un coin de son esprit, mais elle semblait tant dramatisée la situation que de ne pas y mettre un point d’honneur aurait été une grossière erreur ! Pourriture, ou pas, c’était un risque à prendre avec lui.

Comme il l’avait si bien prévu, elle avait réagi à sa « suite ». Elle était devenue fortement prévisible avec le temps, au départ il lui laissait des réflexions un peu à l’aveuglette, aujourd’hui il avait compris que certaines répliques avaient un effet plus efficace ; les répliques sous-entendues en particuliers. Elle semblait septique lorsque Gabriele lui annonça les choses comme il lest entendait. Après tout, recommencer ce qu’il avait déjà consommé auparavant ne le dérangeait aucunement, si c’était ce qu’elle souhaitait il lui offrirait. Mais là n’était pas la question. Amusé il lâcha un avec nonchalance : « Une suite. » tout en haussant les épaules. Un jour il lui apprendrait les rudiments des allusions coquines, dont l’italien était passé maître dans l’art. « J’espère que tu le porteras, c’est le genre d’accessoire qui ferait ressortir ton visage. » A quoi jouait-il ? Oh simplement à la déboussoler un peu. Il se montrait tour à tour charmant, puis déroutant sans la moindre hésitation. Il aimait la lui faire perdre pieds, l’empêcher de se baser sur l’une de ces paroles afin de se reposer. C’était fourbe, mais avait-il déjà eu un soupçon de réelle tendresse envers elle ?

Choquée par l’intervention de mauvaise fois de Gabriele, Sun Hee s’emporta misérablement tout comme le fut sa chute. Imaginez que cela lui provoqua un hoquet de surprise avant de se mettre à rire gaiment ! Elle lui rendait les choses tellement facile qu‘il aurait eu envie de les compliquer lui-même. « Il y a des manières moins suggestives de présenter les choses, tu sais. » lui dit-il avec entrain ! Avant de continuer, amusé « Il y des centaines de couloirs déserts pour ça. Les douches pour femmes sont plus intimes. » C’était une réflexion purement logique. Décroisant les bras afin de se poster au coté de la maladroite, dans le but premier de l’aider, il lui offrit sa main généreusement. Pour tenter de rassurer la miss, certainement au bord du scepticisme, il a jouta d’un air qui se voulait sincère « Je ne te ferais rien, promis. » bien sûr, il tramait quelque chose, mais à quoi bon lui en faire part. Sans utiliser le moindre soupçon de force - notons là qu’il s’agit d’un vampire, il aida la jeune fille, d’une flexion de bras, à se soulever et se dresser sur ses deux jambes. Leurs mains restèrent liées. Prise au piège du bleu, elle allait devoir se soumettre à sa nouvelle plaisanterie.

Ses yeux perçaient à travers celui de la brunette. Il y avait une étrange trace de tendresse dans son regard noisette, comme inconnue auparavant. D’un geste vif et imprévisible, les deux adultes se retrouvèrent nez à nez. Indépendamment de la volonté de Sun Hee, l’emprise qui scellait leurs mains d’une force injustifiée la retenait de la fuite - c’était malin de sa part ! « Si tu as d’autres reproches vas y, je t’en prie. » Il lui murmura ces mots de sa voix grave et onctueuse. C’était relativement injuste de sa part de la mettre ainsi au défi, avec une telle proximité elle devait se sentir oppressée sous l’écrasante pression que lui soumettait son camarade. Elle devait pourtant être habituée à ce que leurs corps soient si proche, après la nuit qu’ils avaient vécus, aucune gêne n’était permise… concernant Gabriele. Qui plus est personne ne pouvait les surprendre, la porte avait été soigneusement sceller par l’intervention du vampire, et les murs étaient épais. A moins qu‘une prodigieuse jeune sorcière déverrouille la porte par magie, ils n‘y avaient qu‘un entre ces murs et bacs à douches.

Eh non la vie semblait ne pas avoir grande pitié pour Sun Hee -à moins que ce soit nous les narrateurs qui n’ayons pas de pitié, puisqu’elle avait du tomber sur Gabriele dans un moment creux de l’année, soit l’été. Elle comprenait en quelques sortes, après tout, c’était plus calme à moins d’avoir une famille extrêmement palpitante et plaisante. Quoi qu’il en soit, elle ne restait pas très chanceuse. Parce que le sujet qui permettait au vampire de l’embêter était quelque chose dont elle aurait préféré oublier l’existence. Oui finir nonne dans un monastère ou femme à chat -bien qu’elle préférait les chiens en fait, semblaient de meilleures solutions plutôt de que perdre sa première fois aux mains d’un vampire qui ne pouvait pas se taire ou au mains de quiconque en fait. Il était donc évident que s’il fallait qu’on lui mette sur le nez ce qu’elle avait fait, elle ne pourrait pas le supporter. C’était peut-être divertissement pour Gabriele, mais aux yeux de Sun Hee, c’était nettement moins positif. Elle le violenterait bien pour se venger, mais quelque chose lui disait que ce n’était pas la meilleure idée qu’elle pourrait avoir.

Réagissant bien sur à la mention d’une suite dont elle ne savait pas du tout la nature, elle attendait une réponse à ses inquiétudes. Sauf que la réponse ne vint pas, évidemment. La louve aurait probablement du s’attendre à une telle réaction venant de son interlocuteur; quelque chose de vague qui l’embrouillait davantage. D’autant plus qu’il changeait complètement d’attitude pour lui dire que c’était le genre d’accessoire qui la mettrait en valeur. Elle le regarda pendant un moment sans rien dire, ne sachant pas du tout sur quel pied danser avec ce type ! Elle hésita pendant un bon moment, ne sachant pas s’il était vraiment capable de se montrer agréable sans arrières pensées avant de dire : « C’est le genre d’accessoire que je ne porte pas aussi. » Tant pis pour le côté charmant dont il avait fait preuve, il fallait qu’il apprenne que si Sun Hee était normalement quelqu’un qui était gentil avec tout le monde, elle pouvait se révéler de très mauvaise fois dépendant de la situation.

La preuve, quelques instants plus tard, elle s’emporta à cause de ce qu’il avait dit alors que normalement elle aurait pu ignorer. Certes, c’était un sujet ‘sensible’ dirons-nous, mais tout de même elle restait quelqu’un qui avait une grande capacité pour ignorer ce qui l’embêtait. Sauf que ça ne se passa pas comme elle l’avait prévu si bien qu’elle se retrouva fesse contre terre ce qui provoqua un petit rire chez le vampire. De son côté, elle était plutôt occupée à ne pas rougir de honte ou de ne pas trop réagir point. « C’est pas comme si j’avais pensé que tu y verrais une invitation ou une quelconque suggestion intime. » Le pire c’était qu’elle disait la vérité, elle n’avait nullement pensé au fait que les douches amenaient ce genre de pensées avant que Gabriele lui fasse le commentaire qui l’avait fait réagir. Toujours sur le sol, elle le dévisagea grandement alors qu’il lui proposait son aide. Quoi de plus normal considérant qui lui offrait. Sauf que voilà, il fallut qu’elle se laisse berner par le fait qu’il lui assurait de ne rien lui faire.

Elle attrapa donc sa main et se laissa aider pour se relever. Sun Hee s’apprêtait à se dégager de l’emprise de la main de Gabriele lorsque ce dernier la tira sans prévenir vers lui. Le problème, c’était que même si elle essayait très fort de ne pas réagir et de se dégager, elle ne fut pas capable de faire quoi que ce soit. Elle prit un teint rouge tomate alors que sa main tentait tant bien que mal de se défaire de l’emprise qui la tenait avec une force plus grande qu’elle ne l’aurait cru. « Je... » Voilà tout ce qui fut intelligible dans ce qui sortit de la bouche de la louve. Elle était terriblement gênée, que ce soit parce qu’on ne respectait pas sa bulle ou parce qu’être si près de Gabriele lui rappelait quelque chose qu’elle aurait vraiment voulu oublié. Comme quoi avoir des flash de ce qui s’était passé entre eux n’aidait en rien sa capacité à garder une maitrise d’elle-même. Puis pourquoi est-ce qu’elle fixait ses lèvres comme si elle voulait y gouter à nouveau aussi ? Espérant qu’il n’avait pas remarqué ce détail, elle opta pour essayer de se dégager une bonne fois pour toute. Sauf que tirer de toute ses forces alors que la personne qui la retenait était plus forte n’était pas une brillante idée et elle allait bien rapidement le réaliser. La réaction à son action ne se fit pas attendre et elle fut donc propulsée du côté inverse de ce qu’elle aurait voulu, c’est-à-dire en plein sur le jeune homme. La vie devait être contre elle, c’était la seule explication à toutes cette malchance. Elle réussit quand même à marmonner sa tête enfouie près du coup de Gabriele contre le gré de la demoiselle : « J’ai... tout à te reprocher, t’es qu’un idiot. » Sauf que le ton qu’elle avait voulait pratiquement dire tout sauf ça. On aurait presque dit qu’elle désirait qu’il fasse quelque chose même !

La vie était devant eux, et à moins d’en profiter minimalement, autant rester dans son coin. C’était une belle philosophie made by Gabriele. Si il devait se montrer honnête avec elle, le russe l’aurait volontiers qualifiait de : coincée, sainte-nitouche et affreusement prévisible. S’il n’avait pas eu besoins de se changer les idées à 380°, il l’aurait probablement laissé en paix aujourd’hui, oui peut être qu’il aurait tout bonnement arrêté de la chercher ; bad luck. Elle attirait son attention après tout, avec ses manières de prude, alors qu’elle s’était montrée relativement enthousiaste le fameux soir. Il fallait lui prouver que sa véritable nature était tout autre, et beaucoup moins nonne qu’elle avait pu le penser jusque là. Il en avait rencontré pas mal des filles comme elle, qui attendent qu’on les cueille pour finir par les goûter… puis se promettait de ne jamais y repenser sous peine de ployer sous la culpabilité ; foutaises ! Elles en voulaient autant que les autres oui, mais par honte se refusait à l’admettre. Sun Hee correspondait parfaitement à cette catégorie et dans son insondable bonté, Gabriele, souhaitait lui faire admettre son vice.

Ce n’était pas une drôle cette Sun Hee, elle ne comprenait en rien l’humour vicieux de l’italien. Elle ne pouvait s’en prendre qu’à sa maladresse, lui n’avait fait que résumé les choses à sa manière si délicate. « Pense à refermer les jambes la prochaine fois, simple conseil. » Il était vrai après tout que les demoiselles avaient tendance à tomber à terre par soucies d’éveiller le désir chez les hommes. C’était une pensée si machiste et arriérée qu’elle ne convenait pas à Gabriele. La jeune femme fut, alors, convaincue de la bonne fois du bleu, et se laisse soulevait d’une traite. Lui ne l’entendant pas de cette oreille l’avait capturé dans ses filets et elle se donna bien du mal pour s’en défaire, lui renforça sa poigne et l’empêcha simplement de lui échapper : si bien qu’elle finit par se retrouver dans une position bien plus délicate. Sun Hee, Sun Hee, quand apprendras-tu ; pensa-t-il. En aucun cas il ne relâcherait la pression, elle resterait prisonnière le temps qui lui serait nécessaire. Elle pouvait bien rougir, il ne faisait pas tout ce cirque pour se rendre plaisant, il avait un objectif bien précis en tête et comptait bien en venir à bout.

« Les jeunes filles ont un faible pour les idiots, parait-il. » Il ne se considérait pas comme tel, au contraire, il se savait fourbe voir mesquin mais idiot n’existait pas dans son lexique. Qui plus est, il émettait l’hypothèse qu’elle avait un penchant pour lui.C’était d’une cruelle ironie ! Sa main se mit à glisser lentement mais volontairement le long des hanches de sa victime, avec une délicatesse presque écœurante. Il désirait ardemment la faire flancher, attiser le feu ardent du désir à travers elle auquel elle succomberait par force de peu de choses. « Tu te souviens ? » lui susurra-t-il au creux de l’oreille, la suavité de son timbre de voix rendait la question d’un sensuel unique. Gabriele lui remémora, alors, les caresses qu’il lui avait fait subir avec délices lors de leur dernière entrevue privée. Intérieurement, le jeune vampire savourait son avantage flagrant sur la bleue. Tout homme censé d’esprit aurait eu une bouffer de désirs, l’aurait peut être plaqué au mur et aurait débuté les préliminaires, pas lui, pas Gabriele. Il était difficile qu’un jeune homme de son espèce puisse avoir un aussi bon contrôle sur lui-même. Il correspondait à l’archétype du parfait enfoiré, et c’était exactement le rôle qu’il s’employait à jouer ; une sorte de mise en garde.

Lé débit de ses paroles s’atténua peu à peu pour se perdre dans l’étroitesse de la pièce. Gentiment, il la libéra paresseusement de l’entrave qu’il exerçait sur elle depuis plusieurs minutes maintenant, tout en arborant un sourire des plus fiers. « Je le savais bien, tu ne pouvais pas être aussi prude que tu le prétends être. » Au contraire, tu me désires autant qu’une autre ; mais il se retiendrait de dire la suite, elle serait suffisamment assommée avec ce qu’il venait de se produire. Par habitude, il ne ressentait qu’un sentiment de victoire, il savait qu’elle était probablement frustrée, énervée voir blessée… comme elles l’étaient toutes. « Ton copain serait content d’apprendre ce qu’il se passe ? » Il avait eu le culot de poser cette question fortement déplacée après son comportement guère respectueux. Derechef, il se contenta de retrouver sa position première : le postérieur posé contre un lavabo, l’air interrogateur dirigé vers Sun Hee. Elle devait se sentir si mal, la pauvre petite.

Probablement, voir même évidemment, que Sun Hee pourrait correspondre à toutes les appellations que Gabriele pourrait lui donner. Oui elle était coincée, oui elle était prévisible, mais à quelque part, elle serait restée nonne et ça aurait été bien comme ça. Certes, le cliché de ‘j’aurais voulu garder ma première fois pour la personne que j’aime’ était justement un cliché et c’était pratiquement dépassé, mais pour Sun Hee ça restait ça. Quoi qu’en fait le problème n’était pas tant l’acte que la personne, parce que bon si elle voulait tant oublier ce qui s’était passé entre eux, c’était principalement pour ne pas que Lukas soit au courant qu’elle avait couché avec ce type. Il y avait d’autres raisons, mais elle restait la principale. Pour ce qui était de recommencer ou d’admettre son vice, c’était peine perdue, surtout devant lui ou avec lui dans le cas de recommencer. À ce niveau là, c’était une question de fierté et comme un homme il était hors de question qu’elle fasse défaut à ce fait. Enfin, il y avait quand même un certaine preuve comme quoi elle était foncièrement prude dans le fait qu’elle ne réalisait pas du tout l’aide qu’elle lui apportait en l’entrainant dans les douches ou en tombant les jambes ouvertes. Elle était plutôt innocente en fait et ne réalisait pas grand chose non plus. C’était un domaine qu’elle ne connaissait que trop peu et qu’elle ne tenait pas à connaitre non plus. Enfin, tout ça pour dire qu’elle avait eu bien d’autres pensées en tombant sur le sol que celle d’attiser le désir de Gabriele. À vrai dire, le moins il s’intéressait à elle, le mieux elle se porterait, c’était presque évident.

Cela dit, elle n’apprendrait jamais, surtout pas s’il s’agissait de Gabriele. Elle ne comprenait pas pourquoi il faisait pas et elle ne pouvait pas voir ce que ce qu’elle faisait pourrait bien lui faire. Si elle était à Olen, ça ne voulait pas non plus dire qu’elle était des plus sages malheureusement et ça se voyait probablement dans ce genre de situation. La preuve, elle avait tenté de se défaire de l’emprise du vampire alors qu’au final ça la mettait dans une situation encore pire que celle dans laquelle elle s’était retrouvée à la base pour lui avoir fait confiance. En même temps, s’il avait été un humain normal, Sun Hee aurait été capable de se libérer sans trop de problème. Sauf qu’il s’agissait d’un vampire, détail à ne pas négliger la prochaine fois. En entendant le commentaire qu’il passait, insinuant qu’elle avait un faible pour lui. Elle aurait probablement pu nier la chose en bloc si seulement elle n’avait pas été si proche de lui et surtout s’il n’avait pas commencé à lui caresser la hanche comme il le faisait. Elle avait beau ne pas l’apprécier, ça ne voulait malheureusement pas dire qu’elle était insensible à son charme. Il valait donc mieux qu’elle endure sans sourciller, chose nettement plus facile à dire qu’à faire, et qu’elle n’embarque pas dans son jeu même si elle en avait bien envie. Cela dit, elle ne put retenir un commentaire à sa question : « Non justement. » Sun Hee, Sun Hee, pourquoi fallait-elle que tout ce qu’elle dise sonne presque comme une invitation à recommencer. Bon il était vrai qu’elle ne se souvenait de pas grand chose. Simplement des bouffées de souvenir qui ne l’aidait pas à se contrôler, mais il ne fallait pas le prendre comme une invitation.

Une fois libérée de l’entrave, la louve fit automatiquement un pas vers l’arrière. Le plus loin elle était de le mieux ce serait pour elle. Elle serra le poing en entendant ce que le vampire disait. Bien sur qu’elle était blessée, énervée et bien d’autre chose, mais avouons-le, il avait raison. À la différence près qu’elle ne contrôlait pas particulièrement ce que son corps voulait. « Je ne prétends pas l’être... » ‘je le suis’ voilà ce qu’elle aurait bien ajouté si elle avait cru en la chance que Gabriele puisse croire cela. Sauf qu’encore une fois, elle ne voulait pas le désirer, elle le faisait plutôt inconsciemment ! Elle restait une jeune femme avec des besoins physiques dirons-nous. Sauf que bon il fallut que le vampire parle de Lukas, ou du moins c’était la théorie logique même s’il ne s’agissait pas de son copain. « Ce n’est pas mon copain... » Certes, elle aurait très envie qu’il le soit, mais elle n’y croyait nullement, surtout pas considérant que Lukas venait de perdre May-Lee... Enfin il fallait préciser la donne : « Il se fiche bien de ce qui se passe de toute façon, c’est qu’un ami. » Ça par contre, ça puait le mensonge. Lukas lui avait bien montré qu’il ne s’en fichait pas quand il avait et de toute façon, il s’en serait fiché qu’elle ne s’en fichait pas elle. « C’est bon t’as eu ce que tu voulais, tu vas me laisser tranquille ? » Si seulement ça pouvait être le cas, mais ce ne l’était probablement pas.