C’était plus fort que lui, lorsqu’il parlait ou penser à l’être qui hantait la moindre de ses pensées, de ses tourments, le jeune homme qu’il était ne pouvait décidément pas rester de marbre. Cet amour qu’il lui portait était bien trop fort, bien trop passionné pour qu’il puisse en être autrement. Dès l’instant ou il l’avait dans son champ de vision ou dès qu’il l’insérait dans une conversation, son cœur ainsi que son corps s’emplissait d’une douce chaleur qui lui donnait l’impression qu’il pouvait à tout instant mourir de bonheur. Il ne pouvait s’empêcher de sourire, se sentir quelque peu fébrile pour ne pas dire qu’il l’était totalement dès l’instant ou il y pensait. Cependant cette euphorie, qui prenait l’entière possession de son corps à chaque fois, se devait encore pour le moment de rester discrète. Pourquoi ? Tout simplement parce que malgré ce mois qu’ils avaient passés ensemble, loin des yeux de tous ces sorciers qui les connaissaient ou auraient pu le reconnaitre, ils devaient encore et toujours se cacher. Certes la fin de cette période semblait arriver petit à petit mais encore à l’heure actuelle, il devait le dissimuler. La dissimulation avait toujours était une chose qu’il avait apprit et maitrisé à la perfection mais lorsqu’il s’agissait de tous les gestes, sentiments qu’il éprouvait pour son meilleur ami, qui ne portait plus ce titre étant donné qu’il était désormais l’homme qu’il chérissait plus que tout au monde, cela se révélait être une torture. Ils avaient toujours été des meilleurs amis particulièrement proches qui avaient envers eux des gestes qui semblaient anormaux pour d’autres mais qui ne l’était pas pour eux. Seulement désormais qu’ils étaient allés plus loin dans leur relation, il leur était pratiquement impossible de déterminer quelle était la juste limite qu’il devait y avoir entre deux meilleurs amis de leur propre sexe et deux amants secrets. Alors il devait avouer qu’il avait du mal à résister à ses pulsions de tendresses et d’amour envers son ange, il peinait énormément à camoufler cette explosion de sentiments dévastateurs qui le tenait prisonnier de ses bras depuis tant de temps. Plus les journées passées, plus ses sentiments à son égard, semblaient devenir de plus en plus profonds et passionnés. Il avait tellement envie de lui prendre la main lorsqu’il en ressentait le besoin, frôler des siennes, ses lèvres si le cœur lui en disait et ce sans sa cacher, c'est-à-dire tout le contraire de ce qu’ils devaient faire à l’heure actuelle.

Certaines personnes pourraient penser qu’il gardait tout cela secret uniquement parce qu’il avait honte d’être un homosexuel, seulement c’était bien loin de la vérité. Il avait toujours été un des premiers à penser que l’amour n’avait pas de sexe et que c’était la complémentarité de deux âmes qui faisait qu’il venait petit à petit montrer le bout de son nez. Il est donc évident que si Ki Suk avait été une simple connaissance et qu’il n’avait pas porté durant des années ce titre de meilleur ami, il n’aurait eu aucune honte à lui déclarer ses sentiments et ce même devant tout le monde. Mais cela, c’était ce que Yano, en tant qu’individu aurait voulu agir s’il en avait eu la possibilité. Seulement la vérité avait été toute autre et Ki Suk, pour qui il ressentait de tels sentiments, une attirance était résolument une personne trop chère à son cœur pour tenter quoique que ce soit qui aurait pu détruire toute leur relation. Cette raison avait été la première qui avait tant retardée le fait qu’ils soient en couple. La seconde était bien plus complexe mais aussi la plus raisonnable. Yano était un héritier, une personne qui avait déjà une place dans une société déjà établie et qui en plus de cela possédait une fiancée. Une fiancée qu’on lui avait imposée peu de temps après sa rupture avec sa première et unique petite amie officielle, Jade. Il est donc évidant que savoir que le digne héritier d’une famille aristocratique aimait un moldu et de surcroit une personne du même sexe que le sien cela risquait de provoquer un scandale et c’était essentiellement l’inconscience du jeune homme qui avait réagit en conséquence pour l’éloigner de Ki Suk, malgré que les battements de son cœur lui avait dicté le contraire. Il était alors un homme aux pieds et poings liés qui avait sur ses épaules des responsabilités auxquelles il devait faire face la tête haute tout en assumant l’entière conséquence de ses actes.

Ainsi, il lui était alors tout simplement impossible d’agir inconsciemment ou du moins, il tâchait de ne pas en donner l’impression. Pourtant son intention formelle de quitter sa famille était bien concrète et elle puisait sa force dans le fait que plus que tout au monde, ce qu’il craignait c’était de perdre Ki Suk. Au fond, alors peu lui importait l’avis des autres ou même de ses proches, il était résolument trop amoureux pour s’empêcher de le vouloir plus que tout au monde et même au détriment d’une vie posée, certes sur un mensonge, une prison mais bien définie tout de même qui lui offrait alors un avenir sur et certain. Il était donc alors parfaitement conscient de toute la pesée des mots, des révélations qu’il venait de faire à Joo Hee. Finalement peut être qu’enflammé par sa propre passion, il ne l’avait point ménagé contrairement à sa première intention mais au moins, elle était au courant de tout et de ce bonheur fulgurant qu’il était en train de vivre auprès du jeune homme. Jusqu’à ce jour, il ne s’était jamais senti au fond de lui aussi heureux qu’il avait pu l’être lors de ces magnifiques journées passées dans le monde moldus auprès de l’être qu’il chérissait tant. Cependant en tout bon meilleur ami, il n’était pas passé à côté de l’air soucieux de son amie. Il imaginait sans trop de mal ce que ces révélations avaient pues lui causer et il était prêt à attendre son verdict sur toute cette histoire. Peut être le prenait-elle pour un fou d’agir de cette façon ? Peut être se sentait-elle trahit, abandonnée à son propre sort, lui qui avait été son épaule solide sur laquelle elle pouvait venir toujours soufflée lorsqu’elle ne parvenait plus à supporter toute cette pression que lui seul pouvait comprendre ? Il ne le savait pas mais elle semblait réfléchir à tout cela, comme si elle prenait petit à petit conscience du poids des mots qu’il venait de murmurer dans un discours si passionné quelques minutes auparavant.

Un silence qu’il respectait bien entendu alors qu’il tentait de reprendre lui-même ses esprits. L’émotion qui le traversait était toujours très forte et il devait reconnaitre qu’à l’instant présent, il ne pouvait s’empêcher de penser à l’être qui hantait la moindre de ses pensées. Lorsqu’elle murmura qu’elle était contente pour eux et qu’elle leur souhaitait tout le bonheur du monde, il tourna doucement la tête vers elle avec un sourire tendre figé sur les lèvres. Il n’en attendait pas moins de sa part. Certes pour certaines personnes ces mots pouvaient peut être manqués un peu d’entrain mais étant donné les circonstances et la bombe qu’il venait de lui lancer, il aurait été déplacé qu’elle ait eu une réaction plus estomaquée ou passionnée que celle qu’elle avait actuellement. Marquant alors une petite pause, il l’observa avec tendresse et la laissa tout simplement poursuive avec un air sérieux et serein. C’est ainsi qu’elle lui demanda s’il savait ce que impliquait sa décision en ce qui concernait sa famille comme se devait de prévenir une réelle amie. Cette question semblait vraiment l’inquiétait, peut être parce que la situation qu’il était en train de lui faire vivre était similaire à celle qu’elle avait du vivre lorsque son frère avait quitté le domaine familial ? Ce n’était pas impossible et puis peut être qu’elle avait peur qu’à son tour, il l’abandonne dans une certaine mesure ? Rien n’écarter cette idée. En digne amie, ses propos et ses expressions exprimés une certaine inquiétude et une bienveillance qui était propre à la jeune fille. Comme toujours, elle tentait de trouver les bons mots, les bons gestes pour tenter de le soutenir et de lui expliquait ce qu’il risquait dans toute cette affaire. Peut être était-elle en train de penser au fait qu’en agissant ainsi, il risquait à tout instant d’être renier par sa famille, pour ces proches qui composaient le moteur de sa vie, peut être même qu’elle craignait que ses parents suite à toute cette histoire lui interdise à son tour de le voir, de lui parler ? A vrai dire, toutes ces questions ne faisaient que tourner en rond dans son esprit. Oui, il savait qu’en avouant ses intentions à ses parents, il risquait de perdre tout ce à quoi sa vie était attachée, se retrouvant alors pas bien différent d’un orphelin ayant aucun lieu ou vivre…Mais malgré tout cela et ces risques, il ne pouvait plus mentir, il était tellement fatigué de cacher ce qu’il ressentait pour l’homme qu’il aimait…Oui, il avait tout simplement besoin de l’aimer comme son cœur lui dictait sans faire attention à ses gestes, à ses mots à son attention. Ce dernier mois passé loin de sa personne avait été une véritable horreur pour sa personne, il n’avait eu de cesse de penser et de désirer d’être auprès de lui. Pas même les nombreuses et journalières lettres, n’étaient parvenues à calmer ce manque de cet être. Oui, il avait vécu l’enfer et pour rien au monde, il ne souhaitait de nouveau revivre ce moment de sa vie et être de nouveau séparer du jeune homme pour qui son cœur était follement éprit.

A cette mise en garde, il se contenta seulement d’hocher doucement la tête alors qu’elle tentait d’esquisser un sourire tendre à son égard lui murmurant qu’elle serait là quoiqu’il arrive mais qu’elle supposait qu’elle ne lui apprenait rien au sujet de la réaction de ses parents. Esquissant un sourire timidement amusé, il la laissa poursuivre tout simplement pour finir dans une phrase qui avait pour finalité de détendre l’atmosphère quelque peu morose qui venait de s’installer autour d’eux. Riant doucement à celle-ci, il ne pu que lui sourire tendrement en murmurant alors qu’il lui caressait doucement les cheveux.

« Joo Hee, ça sera avec plaisir que je te présenterais en bonne et due forme, l’homme qui me rend si heureux. Je suis persuadé que Ki Suk sera également enchanté de faire ta connaissance et tu pourras toi-même constater à quel point c’est un ange… » Commença-t-il seulement avant de sourire plus tendrement et franchement alors qu’il ne pouvait s’empêcher de se sentir soulagé de sa réaction, ayant eu peur qu’elle ne lui en veuille véritablement…C’est pour cela que dans un ton plus serein et calme, il déplaça délicatement une mèche de la jeune fille derrière son oreille, avant d'ajouter. « J’ai bien conscience que mon choix peut paraitre totalement déraisonné mais je me suis déjà promptement préparé à tout ce qui allait suivre. D’ailleurs, j’ai déjà prévenu Eichii et Aika de ma décision, chose qu’ils ont plus ou moins acceptés, tout en ayant conscience de toutes les conséquences que cela allaient avoir. J’ose espérer qu’ils sauront gérer la situation comme il se doit et choisir par eux même, ce qu’ils désirent réellement de leur vie. Bien entendu, je sais également que cela ne risque pas d’être facile pour eux…mes parents voudront surement qu’ils coupent les ponts avec moi et ne me considère plus comme un membre de leur famille mais…quoiqu’il advienne, j’assumerai jusqu’au bout les choix que j’ai fais et accepterait leur sentence. La seule chose qu’ils doivent savoir, c’est que quoiqu’il arrivera, je serais toujours là pour eux qu’importe ce qu’il leur arrivera…Et je veux que toi aussi, tu saches... »

Marquant alors une petite pause pour reprendre plus ou moins son souffle, il vint doucement lui baiser tendrement le front comme un frère l’aurait fait avec sa petite sœur et ajouta seulement dans un tendre sourire. « Joo Hee, que tu es comme une sœur, à mes yeux et je tiens énormément à toi…Alors quoiqu’il arrive et bien que tes parents risquent peut être de se ranger du côté de mes géniteurs, je voudrais que tu comprennes que cela ne m’empêchera pas de veiller sur toi…Je t’abandonnerai pas et ce quoiqu’il arrive. ».