before the dawn. / pv. kwon isaac. ~ END.

En ce terrible mercredi soir, pour sa dernière heure de cours, Dong Ho luttait difficilement contre le sommeil. L’histoire de la magie ne l’avait jamais vraiment passionné. Déjà à l’époque d’Akiwa il avait quelques soucis d’attention durant ces leçons, mais ici, on pouvait dire que c’était bien pire. En effet, non seulement ce que le professeur racontait l’ennuyait au plus haut point, mais en plus il était bientôt une heure du matin alors la fatigue se faisait ressentir, maudit emploi du temps de vampire. Il n’arrivait pas à choper le rythme. Pourtant, il était terriblement fatigué et s‘écroulait comme une masse à la fin de ses cours, mais une fois que le soleil pointait le bout de son nez, il se réveillait, et impossible de se rendormir. Alors parfois, ça va, parce qu’il finit tôt dans la mâtiné, mais lorsque par malheur sa dernière heure de cours est à cinq heures ou six heures du matin, c’est beaucoup plus contraignant. Mais allez, courage petit Belka, il ne reste que quelques minutes à tenir et tu pourras te glisser sous tes draps. Il s’y voyait déjà, confortablement blotti dans sa couette, Mozart sur son ventre ou dans sa nuque et puis le pays des rêves bien différent de cette horrible école qui faisait de la réalité le pire des cauchemars. Gabriel aimerait tant retourné dans le passé, c’était bien mieux à Akiwa. Il riait plus, s’amusait plus et n’avait pas à avoir peur de tomber nez à nez avec un vampire à chaque virage dans un couloir. Alors que là, il était carrément en cours avec eux. Gloups, ah bah oui, il l’avait presque oublié ça. Il se redressa d’un coup, et laissa son regard vagabonder de visage en visage. Un vampire, deux vampire, trois vampire, non, mieux valait ne pas les compter. Tellement occupé à paniquer -pour rien comme d’habitude-, il ne remarqua qu’après deux longues minutes, que tout le monde était en train de ranger ses affaires. Le cours était fini ? Vrai ? Il allait pouvoir dormir ? Chouette alors. Il se leva d’un bond, rassembla son bordel, et fila en troisième vitesse. Au passage il embrassa sur la joue une camarade, lui souhaitant bonne nuit puis d’un pas léger reprit le chemin qui le guiderait jusqu’à son dortoir.

Il pensait pouvoir y aller sans faire de détour, mais ça, bien évidemment, c’était sans compter sur sa petite boule de poil qui lui attirait sans cesse de terribles ennuis. À un croisement, il aperçut un petit truc blanc passé devant lui. Un peu dans les vapes, il ne réagit pas mais après une bonne dizaine de pas ça fit tilt dans sa tête. Mozart se baladait de nouveau seul. Il poussa un long soupire, vraiment pas d’humeur à entamer une course poursuite, mais bon, quand il faut, il faut. Gabriel tourna les talons, et se mit à courir après un petit truc aussi blanc que la neige. « Mozart ! Mozart reviens ! » Mais non, il n’était pas décidé à l’écouter. Pendant dix longues minutes, Gabriel eut l’impression de tourner en rond dans le château jusqu’à ce qu’il voit son chaton emprunter un escalier menant à l’étage du dessous. Oh non, pas les sous-sols Mozart, ne fais pas ça à ton si gentil maître. Gabriel hésita un moment, descendre ou ne pas descendre, telle était la question. D’un côté, il avait franchement la trouille d’y aller, mais d’un autre, il ne voulait pas que son chat se fasse dévorer par dieu seul sait quoi. Il leva les yeux au ciel, dans le genre ; pourquoi ça m’arrive à moi ? Et en avant.

Comme il s’y attendait, c’était pas franchement éclairé comme endroit, plutôt humide aussi, bien glauque quoi. Tout ce qu’il aime. Il croisa ses bras sur sa poitrine pour calmer ses frissons, alors que son regard ne savait pas franchement où se poser. Des chaînes, encore des chaînes, quelle horreur. Hé, mais c’était quoi ce bruit bizarre ? Gabriel se retourna brusquement, mettant ses mains sur ses oreilles pour ne plus rien entendre de ce vacarme. Son pauvre cœur battait à vive allure, et lui hurlait de faire demi-tour sur le champ parce que ça avait pas l‘air très sur comme endroit. Mais qu’est-ce qu’il lui faisait pas faire ce maudit matou ! « M-Mozart ? T-t’es où ? » Pleurnicha-t-il. « Mozart, reviens s’il te plait ! » Cria-t-il cette fois-ci. Sa voix résonna plusieurs fois, et son visage se décomposa. Peut être qu’un monstre avait déjà mangé son chat ? Ah, non, pas son joli petit chat. Il prit une grande respiration, cherchant le peu de courage qu’il avait en lui pour continuer à avancer. Tiens, mais c’est qu’il y a quelque chose là-bas. Ou plutôt quelqu’un ? Gabriel se mordit la lèvre inférieur sous l’angoisse. Faire demi-tour ou continuer ses recherches ? Rah, il ne pouvait pas laisser Mozart seul ici ! En pauvre trouillard qu’il était, Gabriel décida donc d’affronter ses démons, et de continuer à s’enfoncer un peu plus dans ces horribles cachots. Il ne s’attendait pas vraiment à rencontrer un être humain ici. Qui était-ce ? De dos, impossible de le savoir. Et si c’était un loup-garou ? Ou pire encore, un vampire ? Il n’y a que les vampires pour trainer la nuit dans des endroits pareils ! Oui, c’était sure. Il s’apprêtait à faire demi-tour quand un faible miaulement parvint à ses oreilles. Mozart, enfin ! Oh mais, pourquoi il va chez cet inconnu ? Hé, pas touche, c’était son chat à lui. « Mozart ! » dans un élan, poussé par on ne sait quoi, Gabriel s’élança pour récupérer son chaton qu’il attrapa par la peau du cou et qu’il écrasa contre son torse dans le but de le protéger de .. Isaac ?! Oh non, pas lui, pourquoi lui ? « E-euh .. » Mais encore Gabriel ? « J-je … » Il fit un pas en arrière, suivi d’un deuxième. « D-désolé de t-t’avoir dérangé, je m’en vais promis ! » Il s’apprêtait à faire demi-tour, mais Mozart enfonça ses petites griffes dans son poignet, rien de bien douloureux pourtant, mais cela le fit sursauter et lâcher la petite boule de poils qui en profita pour s’enfuir encore une fois. Sans réfléchir, il le suivit, fonçant droit devant lui. Il s’arrêta brusquement lorsqu’il aperçut les chaussures d’Isaac, et releva sa petite bouille vers lui. Il ravala bruyamment sa salive, rangea ses mains dans son dos et baissa les yeux, comme paralysé par la peur, et l’unique mètre le séparant désormais du vampire.

Les mains dans les poches, le métisse coréen-russe se promenait dans les couloirs. Que cherchait-il ? Pas grand-chose. Seul. Complètement seul. Tout était si calme. On entendait au loin un professeur faire son cours. C'est vrai, les horaires de nuit. Isaac aussi, en avait un. Mais il n'avait pas voulu aller en cours ce soir. C'était d'un ennuie total. Et puis ses jours-ci, il avait un peu la tête ailleurs. Il se demandait aussi où était passé Dunya. Sa jolie couleuvre. Elle était intelligente, il n'en doutait pas, elle reviendrait vers lui, mais cela l'intriguait quand même. Où avait-elle pu passer ? Sa jolie Dunya lui manquait un peu. Oui, ça peut arriver, même avec Isaac. Mais au final, la cherchait-il vraiment ? C'était sûrement un prétexte pour traîner dans les couloirs et ne pas aller en cours. Il déambulait parfois comme un zombie, mais rien de bien méchant. S'il trouvait un sorcier, des fois, il se nourrissait sans grande gêne. Il avait faim, il devait manger. Et le sans d'animal, non, ce n'était pas vraiment son truc. Après tout, ce n'était pas comme si on ignorait à quel point Isaac aimer voir la douleur apparaître sur le visage de ses « proies ». En parlant de proie, il y en avait une qui semblait résister et poser problème, mais cela rendait les choses plus amusantes. Une espèce de petit peureux, un belka. Mais les verts sont connus pour êtres des froussards, alors cela n'étonnait pas vraiment Isaac. Mais alors ce petit-là, il était vraiment terrorisé par les vampires. Et particulièrement par Isaac, enfin, c'était un peu ce qu'on pouvait penser en voyant comment agissait ce garçon en présence du giena. Peut-être le fait qu'en plus d'être un vampire, Isaac était un peu... psychopathe sur les bords. Mais avec le temps, il s'y était habitué. La solitude avait un côté plaisant de toute façon. Il n'y avait que ce fou de loup-garou qui s'était vraiment approché du vampire. D'ailleurs, c'était toujours surprenant de voir qu'il pouvait s'entendre aussi bien avec un loup en étant un vampire. Les exceptions sont partout après tout. Et puis quand il s'ennuyait vraiment, il avait bien ce qui lui servait de camarades pour s'amuser. Et de toute façon, ça ne le gênait pas d'être seul. Il n'avait personne à qui il manquait et personne ne lui manquait. Bon, si, cet abruti de loup-garou, mais comme je disais, les exceptions sont partout. Et il en fallait bien une pour Isaac.

Toujours à la recherche, ou non-recherche, de Dunya, Isaac se promenait dans les couloirs, regardant de droite à gauche, allant lentement. Au moins si on lui demandait ce qu'il faisait là, il aurait une excuse. Mais bientôt, son excuse n'allait plus être utile. Il descendait aux sous-sols. C'était humide ici, il était fort probable que Dunya soit là en plus. Toujours les mains fourré dans les poches, Isaac avançait. Il baillait, un petit coup de fatigue. Il n'avait pas dormi de la semaine. Pour une vampire ce n'était pas comme un effort surhumain, mais là, il avait besoin d'un petit repos. Il dormirait demain, pendant la journée. Ce soir, il ne dormirait pas non plus. Il irait s'allonger pour tomber dans un sommeil profond plus tard, vers le début de matinée. Pour l'instant il devait être minuit, tout au plus. Isaac était donc descendu dans les cachots, ne savant pas quoi faire. Il cherchait toujours sans réellement chercher sa couleuvre. C'était lugubre ici, des chaînes partout, de quoi pour torturer. Cet endroit plaisait définitivement à notre cher psychopathe. En marchant dans les cachots, Isaac se disait qu'il devrait emmener ses proies ici, s'amuser avec et boire leur sang après. Ce serait bien plus amusant de faire ça. Mais il devait être calme, ne pas s'emballer. Cela resterait sûrement juste une idée, parce qu'il savait bien que quelqu'un de censé ne le suivrait pas aussi facilement sans poser de questions. Honnêtement, ce ne fut qu'une idée passagère. Il fut tiré de ses pensés en voyant sa couleuvre au sol. « Tu étais là. » Isaac la regarda ramper à ses pieds, puis se baissa légèrement pour l'attraper et la laisser se balader sur son bras, son dos et ses épaules. « Jolie Dunya, je savais que tu me trouverais. ». Un sourire s'affichait sur le visage d'Isaac alors qu'il caressait la tête de son cher animal de compagnie.

« M-Mozart ? T-t'es où ? ». Isaac qui était un peu courbé se redressa, net. Il resta de marbre, Dunya descendit, se roulant autour de son maître. « Mozart, reviens s'il te plaît ! ». Cette voix appelant un dénommé Mozart lui semblait tellement familière. Cette façon de parler avec autant de peur dans la voix. C'était bel et bien le belka. Ce trouillard qui amusait bien le giena. Il était drôle, pour Isaac. C'était toujours amusant de lire la peur sur son visage et Isaac ne pouvait s'empêcher d'imaginer comme son visage devait être magnifique sous l'effet de la douleur. Il ne pouvait s'empêcher de l'imaginer pleurer. Isaac aimait vraiment ce spectacle. Pour Isaac rien n'était plus beau que la douleur. Pour lui, le visage est vraiment plus expressif quand il montre la douleur ou la peur. Et ce qu'il voulait de Gabriel, ce petit belka, était tout de même bien plus que ça. Il voulait le posséder, physiquement comme mentalement. Ce petit gars, innocent, attirait Isaac. Sa pureté avait réveillé son appétit sexuel. De plus, son sang avait cette odeur qu'aimait tant Isaac. Le vampire fut tiré de ses pensées par un miaulement. Il regarda à ses pieds, à côté de Dunya, il y avait un petit chat. Sûrement était-ce lui le dénommé Mozart. Il semblait suscité un intérêt chez sa couleuvre qui le fixait. Tel maître, tel animal ? Après tout le propriétaire de ce chat suscitait tellement d'intérêt chez le giena. Vraiment trop par moment. Et c'en était presque drôle au final. Isaac attendait que son propriétaire vint chercher la boule de poil. Le métisse aimait infliger la douleur aux humains, mais pas aux animaux. Il était incapable de faire souffrir une bête. Peut-être parce qu'il les considérait plus proche de lui que ces humains qui lui servaient de nourriture. Le peureux appelait toujours son animal et la réaction qu'il eut en le voyant proche d'Isaac fut assez comique. « D-désolé de t-t'avoir dérangé, je m'en vais promis ! ». S'en aller, où ça ? Isaac fit demi-tour pour se retourner vers le plus jeune qui emmenait son chat. Alors que cette brave bête lui enfonça ses griffes dans le poignet. Il n'y avait pas énormément de sang, juste un peu, mais l'odeur du sang est forte pour les vampires. Et cette odeur était plus qu'attirante. Le pauvre petit était paralysé de peur. Isaac lui attrapa le poignet, qu'il avait tenté de cacher derrière son dos, il tira un peu dessus pour rapprocher le belka de lui. Il regarda son poignet avec attention avant de venir y passer doucement la pointe de sa langue. « Fais attention, Gabriel, ça pourrait s'infecter. ». Un petit sourire apparu sur son visage, mais ce sourire n'avait pas vraiment grand-chose de rassurant. Pauvre Gabriel, que venait-il faire ici. Même pour un chat, il n'aurait jamais dû venir ici. « Mozart semble bien aimer Dunya. ». Son sourire s'agrandit un peu plus, alors qu'il serrait le poignet du plus jeune, de plus en plus fort.

La peur, certains disent qu’elle n’existe que dans nos têtes, que ce n‘est rien de concret. Mais n’est-ce pas là le cas pour bons nombres de sentiments ? On ne peut pas serrer la haine ni même l’amour entre nos doigts, quand bien même ça nous prend par les tripes. Pourtant, lorsque l’angoisse nous ronge, lorsque l’on sent la sueur froide glisser dans notre nuque, cela nous parait bien réel, trop réel même. Gabriel vit avec la terreur depuis que sa mère a été tuée sous ses petits yeux durant son enfance. Il est si trouillard qu’il a peur du noir. Encore aujourd’hui, il ne dort pas sans veilleuse, et il a besoin que Mozart soit près de lui.

Alors s’aventurer dans les cachots, vous imaginez bien l’effort que cela lui demande, et quand en plus, il se retrouve nez à nez avec un vampire, bonjour le cauchemar. Surtout qu’il se trouve que ce n’est pas n’importe quel vampire. Il s’agit d’Isaac, le diable en personne, car Gaby en était sur depuis le premier regard échangé, il descend de Satan ce mec là. Comment pouvait-on agir de la sorte ? Quel plaisir y avait-il à faire du mal à quelqu’un ? Gabriel n’arrivait pas à le comprendre, et pour dire vrai, il n’avait pas vraiment envie d‘y parvenir. Il aurait même préféré ne l’avoir jamais rencontré, parce que depuis ce jour noir, à chaque fois qu’ils se parlent, il s’attend à sentir son cœur le lâcher. Et là, il battait un peu trop vite à son goût. Il l’entendait presque crier de s’enfuir. Malheureusement, la peur le paralysait toujours. Il parvint néanmoins à esquisser un mouvement, mais Mozart enfonça ses petites griffes dans son poignet. Mais pourquoi se comportait-il de la sorte ? Il voulait le voir mourir ou quoi ? Maudit chat. Maudit vampire. Il grimaça en sentant quelques picotements, quelques goûtes de sang, mais rien de grave. Sauf que lorsqu’il se retrouva un peu trop proche d’Isaac, Gabriel fit le rapprochement entre le liquide rougeâtre qu’il avait sur le poignet, et ce que ce dernier avait pour régime alimentaire. Alors par reflexe, il le cacha dans son dos. Mais qu’espérait-il ? Les vampires sentent l’odeur du sang. Lorsqu’Isaac prit son poignet, Gabriel ferma immédiatement les yeux, effrayé, il sursauta même. Que faisait-il ? C’était sa langue qu’il sentait rouler sur sa peau ? Un frisson électrisa son corps de toute part, un frisson de peur, de dégoût, et peut être bien d’autre chose encore, qui sait. « Fais attention, Gabriel, ça pourrait s'infecter. » Gabriel rouvrit un œil, puis l’autre. Sans savoir réellement ce qu’il devait faire, là maintenant tout de suite. Il n’osait pas bougé, ni même se défaire de l’emprise qu’exerçait Isaac sur son mince poignet. Ce sourire, quel affreux sourire. Gabriel déglutit, ravalant bruyamment sa salive. Le faible miaulement de son chat le fit esquisser un mouvement pour le regarder. Le revoilà donc. Puis son regard se reposa sur Isaac, ou plus précisément sur la chose autour de son cou. Hé, qu’elle ne mange pas son minou où ça va mal se passer. « Mozart .. » murmura-t-il. C’était bien la seule chose qu’il était capable de prononcer. Surtout qu’il sentit la pression se resserrer autour de son poignet, il grimaça en regardant Isaac, et tordit légèrement son bras dans un maigre espoir de le faire lâcher prise. Comme si, aussi gringalet qu’il était, il pouvait faire quoique ce soit face à un vampire. « L-lâche-moi ! S’il te plait. » Pourquoi es-tu aussi gentil Gabriel ? Un vampire comme lui ne le mérite pas. Et il continue le petit, il continue de se débattre, de plus en plus paniqué. Il bougeait dans un sens plus dans l’autre, tirait en arrière avec son bras, en avant. Il ne remarquait même pas la petite danse que son chat faisait en slalomant entre ses jambes. Tellement concentré dans sa lutte, il se mordillait la lèvre inférieur, bon allez quoi, c’est bien marrant deux secondes amis après c’est un peu chiant de retenir un môme comme ça non ?

Quant à Mozart, visiblement amusé continuait son manège qui finit par attirer l’attention de son maître au mauvais moment, puisque voulant éviter de lui marcher sur la queue il tituba, avant de tomber en avant. Et quel fut son reflexe cette fois-ci, je vous le demande ? Se raccrocher à Isaac pour ne pas rejoindre le sol. Sa main libre s’agrippa à la manche du vampire, son visage se colla à son épaule, alors que son torse s’écrasa contre le sien. Oh, il ne resta pas bien longtemps comme ça, une ou deux secondes à tout casser. Bien vite, une sorte de décharge électrique défensif se dégagea de son corps et lui permit de se libérer. Paniqué, le cœur encore plus affolé. Il se baissa pour ramasser sa boule de poils, mais celle-ci détala pour se cacher derrière Isaac, se frottant à ses chevilles. Mozart reflétait ainsi un peu l’attraction que Gabriel tentait tant bien que mal d’enfouir et de ne pas laisser paraître. Car malheureusement, qu’ils le veuillent ou non, les vampires ont un pouvoir de séduction assez impressionnant, et Gabriel ne fait pas exception. Si il n’avait pas aussi peur, sans doute qu’il succomberait. Un peu comme son père quelques années auparavant. Une belle-mère vampire qui vous fait des avances, c’est pas un peu écœurant ça ? Comprenez le petit ange. Comprenez qu’il les haïsse, qu’il en a peur. « Mozart, viens là. » Souffla-t-il vaguement comme un ordre. Sauf que le félin ne l’entendait pas de cette oreille. Après avoir fixé Gabriel quelques secondes, il recommença, faisant glisser sa petite tête contre Isaac. Gabriel n’en revenait pas, même lui n’avait pas droit à autant de câlins. Pourquoi ce monstre ? Il fit un pas en avant, un deuxième, prêt à attraper son chat par surprise. Evidemment, par malice, par jeu, ce dernier l’évita de justesse, et Gaby heurta à nouveau Isaac. Il ne faisait que lui rentrer dedans à celui là ! Mais en digne imbécile, il releva la tête dans la seconde, croisant ce regard qui le perturbait et l’effrayait tant. Boum, paralysé à nouveau. Bien trop proche d’Isaac, il le savait, mais impossible de reculer. Son corps refusait de lui obéir. Peut être parce que ses hormones n’étaient pas du même avis que sa raison, peut être parce qu’eux n’avaient pas aussi peur à cause de ce foutu pouvoir qu‘avait les vampires sur les êtres normaux. Gabriel pâlit d’abord, avant de prendre des teintes rosées qui ne devaient probablement pas se voir dans l’obscurité. Mais lui, lui il sentait bien qu’il était tout rouge. Il sourit timidement, oui, il sourit, pour la première fois peut être en la présence d’Isaac. Que faire ? Que faire pour ne surtout pas prendre trop de risques ? Se détacher en douceur, voilà, tout doucement s’éloigner. Sa main tremblotante et plus qu’hésitante se posa au niveau de l’épaule du vampire, un peu plus bas, vers son cœur. Avec une lenteur extrême, il poussa du bout des doigts non dans le but de bousculer Isaac, de toute façon il n’y arriverait pas, mais pour s’éloigner lui-même du danger. Il lâcha un faible « Désolé » à voix basse, et fit plusieurs petits pas en arrière, jusqu’à retrouver une distance presque raisonnable, car étrangement, il resta bloqué à cinquante centimètres, ce qui est en soit n’est pas énorme. « J-je vais y aller. » Bah qu’est-ce que tu attends Gabriel ? Va alors. Pourquoi tu ne bouges pas si tu as tant envie de fuir ?

La peur, le dégoût, la haine, l'horreur. C'est le genre de sentiment que procurait Isaac aux autres. Mais les animaux eux, semblait aimer le vampire. Au fond, c'était peut-être pour ça qu'il était incapable de faire du mal aux animaux. C'est vrai qu'Isaac n'a jamais été accepté, même avant d'être vampire. C'est vrai, est-ce qu'on cherchait réellement à savoir pourquoi le vampire était ainsi. Pourquoi il avait développé cet amour pour la douleur, la haine et le sang. En réalité, Isaac a toujours été quelqu'un de très renfermé sur lui-même. Il n'a jamais eu vraiment d'amis et ne connaît ni l'amour, ni l'amitié ou le sentiment de loyauté. Dans son enfance, on s'est beaucoup servi de lui, il ne fait que rendre la pareille. Ce n'était pas comme s'il était méchant de base, il est devenu ainsi parce que la vie ne lui en pas laissé le choix. Isaac ne parle jamais de son enfance, parce qu'il ne s'en souvient pas bien. Il a fait en sorte de l'oublier et aime croire qu'il n'a jamais été un garçon gentil et attentionné. Le décès soudain de sa mère devait être en cause de son « amnésie ». Il avait bel et bien un père, mais il ne l'a vu que de rates fois où il venait se reposer à la maison familial. Isaac ne se souvient même plus de son visage. Ce pourquoi il ne peut pas affirmer s'il lui ressemblait ou pas. Aucune photo. Rien. Aucun souvenir de lui. Comme si cet homme n'avait jamais existé Isaac ne se souvient même plus de quoi est morte sa mère. Tout cela c'est évaporer avec sa mémoire. Mais jamais Isaac ne dira que c'est pour ces raisons qu'il est comme lui. Avec le temps, il s'était persuadé qu'il était né comme ça. En monstre effrayant. Il n'y a qu'en présence des animaux que ce n'est pas le cas. Rejeté depuis son enfance, la torture, qu'il aimait tant infliger aux gens, venait bien de quelque part, même si pour lui, cela restait quelque chose de normal. En réalité, le vampire n'est pas « conscient » de pourquoi il est ainsi. Il n'en a sûrement pas conscience car il ne veut peut-être pas s'en souvenir. Personne n'a jamais compris pourquoi il était comme ça aujourd'hui. C'était juste devenu naturel de savoir Isaac ainsi. Horrible. Effrayant. Détestable.

Et c'est cet homme qui effrayait tant le petit belka, tandis que son chat semblait l'adorait. Cela a toujours été ainsi, ça n'étonnait même pas Isaac. Tandis qu'il avait un sourire assez faux et effrayant en face de Gabriel, il aurait pu avoir un sourire véritable et tellement. Attirant. C'était comme ça, le plus vieux ne montrait que rarement son sourire aux humains sans intérêt. Il préférait les terroriser et les voir avoir peur. Un spectacle magnifique. Et tellement divertissant, il faut le dire. Voir le pauvre tout apeurer essayer de se débattre était amusant. Non, Isaac ne le lâcherait pas facilement. Il s'ennuyait et Gabriel tombait juste à temps pour le divertir, comment pourrait-il le laisser partir, sans rien dire ou rien faire. Il voulait tuer l'ennuie, s'amuser un peu, lui faire peur. Et plus, il le voulait. Il désirait ce corps, ce sang. Il était si délicieux... Le petit était totalement pur, il n'y avait qu'à voir comment il agissait. Et cette pureté si profonde attirait tellement Isaac. Pour le coup, Isaac pouvait encore prouver que les animaux étaient de son côté. Si Mozart n'était pas descendu ici, Gabriel ne serait jamais atterri ici. Quelle brave bête ce Mozart. Isaac fixait toujours le petit bonhomme essayer de s'échapper de son emprise, mais il est définitif qu'il n'avait pas assez de force. Il va finir par s'arracher le poignet à force... ce fut les pensées d'Isaac, mais ça aussi, ça aurait été comique. Oui, Isaac a un sens de l'humour très particulier, n'est-ce pas. « L-lâche-moi ! S'il te plaît. ». Isaac eu un haussement de sourcil, le belka a vraiment crût qu'il pourrait s'échapper avec des mots comme ceux-là ? Il ne pensait pas réellement que le giena allait le laisser partir comme ça ? Si oui, il était complètement taré le petit Gabriel. Isaac tenait toujours aussi fermement le poignet si mince du plus jeune. Il pouvait sentir l'odeur du sang et ça le faisait tellement sourire. Comme si. Isaac fixait toujours Gabriel alors que son chat jouait. D'ailleurs le petit pouvait toujours essayer de l'appeler, le chat ne semblait pas vouloir quitter Isaac. Il ne put s'empêcher d'afficher un réel sourire. Pas un de ces faux sourires qui fait peur, non. Un sourire vraiment charmant. Il souriait vraiment et laissa même un éclat de rire brisé le silence. « Il a l'air de bien m'aimer. ». Isaac avait lâché son poignet un peu avant et voilà qu'il se ruait déjà sur son chat, pour heurter une nouvelle fois au vampire. Son sourire si angélique avait disparu aussi vite qu'il était apparu. Isaac repris son visage fermé.

Un air assez étrange apparu sur le visage d'Isaac alors que Gabriel lui souriait. Un air plutôt calme et extrêmement interrogateur, la tête légèrement sur le côté, il fixait Gabriel dans l'incompréhension totale. Il était censé pleurer. Pas sourire bêtement. Isaac resta pendant de longues secondes dans le vide. Pourquoi venait-il de sourire ? Personne ne souriait devant Isaac, bon il y avait toujours cette exception, ce nigaud de loup-garou. Cet abruti fini qui lui servait d'ami, mais c'était le seul. L'unique. Et là, Gabriel souriait. Il souriait. Isaac fut perturbé. Il entrouvrit la bouche, mais ne dit rien. Il regarda ses mains s'appuyer sur sa poitrine pour se tenir plus loin de lui. Il voulait partir, n'importe qui aurait compris ça. Il souriait pourtant, toujours. Qu'est-ce qu'il se passait. Isaac était vraiment confus par le visage souriant du plus jeune, qui jusque là n'affichait que la peur. « Désolé. ». La voix tremblante du petit brisa le silence et Isaac fronça les sourcils. Qu'est-ce qui lui prenait ? C'était quoi tout ce cirque. Isaac fixait toujours Gabriel, essayant de garder une expression neutre pour ne pas qu'il voit à quel point il le perturbait. Mais en même temps, il le fascinait tellement avec sa pureté. « J-je vais y aller. ». Pourtant, il restait planter là, sans bouger. Il attendait peut-être quelque chose ? Mais de toute façon, il n'allait pas partir. Pas comme ça. Pas après avoir autant intrigué Isaac. Dans un mouvement brusque, Isaac attrapa le poignet de Gabriel, le tira contre lui, puis resserra sa taille avec son autre bras alors que la main qui était sur son poignet vient attraper le menton du plus jeune pour lui relever légèrement la tête. Isaac fixa sa « proie » pendant un long moment avant d'aller écraser ses lèvres contre celle de Gabriel. Il savait qu'ainsi, le visage de Gabriel, remplis de peur et de dégoût, aller revenir. Sa langue se fraya un chemin entre les lèvres du plus jeune pour aller chercher sa langue. Les yeux fermé, Isaac l'embrassait, en le serrant au niveau de la taille de façon à ce qu'il ne puisse pas s'enfuir. Il décolla ses lèvres après de longues secondes et déglutit doucement, le fixant droit dans les yeux... « Pourquoi tu souris lorsque tu devrais avoir peur ? Tu es naïf ou tout simplement bête ? ». Après ça, de toute façon, il était, de toute façon, persuadé de le voir, premièrement confus, puis il l'aurait vu pleurer par la suite. Ce qui semblait déjà beaucoup plus normal pour Isaac. Il le fixait toujours, le serrant vraiment fort contre lui. Il n'y avait plus aucun écart entre les deux et Isaac savait bien que ça dégoûterais le plus jeune. Il préférait le voir horriblement dégoûté que souriant comme un imbécile heureux. Parce que ça le perturbait beaucoup trop de le voir sourire.

Gabriel maudissait cette foutue école. Il maudissait tous ces monstres que l’on pouvait croiser à chaque détour d’un couloir. Vraiment, il les détestait tous sans aucune exception, et ne comprenait pas ce que eux, simples sorciers, faisaient là. Pourquoi les avoir envoyé ici bon sang ? Pour qu’ils puissent continuer leur scolarité ? Mais comment avoir une scolarité normale lorsque l’on a cours au beau milieu de la nuit hein ? Gabriel n’arrivait pas à s’y faire. Il avait beau y mettre du sien, rien n’y faisait. Et sa peur pour les vampires ne l’aidait en rien à suivre les leçons correctement. Si il n’était pas totalement exténué et à deux doigts de s’endormir, il tremblait comme une feuille parce que son voisin de table était un de ces monstres. Quant à cet Isaac, c’était peut être le plus effrayant de tous. En y réfléchissant bien, il ne le haïssait pas directement, c’était juste sa façon de le torturer qui le terrorisait. Il faut dire aussi qu’il ne s’y prenait pas de n’importe quelle manière. Il le mettait dans l’embarras le plus profond, s’approchait d’un peu trop près, lui murmurait au creux de l’oreille des paroles loin d’être rassurantes. Et lui, pauvre petit Belka, il subissait. À croire qu’il aimait ça dans le fond. Oui, peut être bien que cette proximité lui plaisait au moins autant qu’il en avait peur. Après tout, les vampires ont cet étrange pouvoir sur les humains. Ce charme auquel personne ne peut réellement résister. Gabriel le premier. Surtout qu’en ce moment, l’adolescent se pose pas mal de questions sur sa sexualité, alors le comportement d’Isaac ne l’aide en rien. Peut être qu’il le fuyait aussi parce qu’il lui plaisait, et que ça, ce n’était juste pas concevable. Encore là, il se débattait pour s’éloigner de lui, mais dans le fond, le voulait-il vraiment ? N’aurait-il pas déjà dégainer sa baguette si son souhait était de partir loin de ce monstre ? Pour le moins désespéré, il releva des prunelles implorantes vers le vampire, et c’est là qu’il vit la chose la plus bizarre. Isaac souriait ? Genre, il souriait vraiment. Ce n’était pas un sourire sadique ou quoi, celui-là, c’était un vrai sourire, Gabriel en était persuadé. D’ailleurs, son cœur manqua un battement. Il avait un sourire à en couper le souffle. « Il a l'air de bien m'aimer. » Comment ? Qui ? Oh, le chat. Gabriel n’arrivait pourtant pas défaire son regard de ses lèvres. C’était si singulier de voir ceci sur le visage du vampire. Néanmoins, il revint bien vite à la réalité. Libéré de l’emprise d’Isaac, il voulut récupérer son chat, mais il se heurta une fois encore au vampire.

Décidemment, Mozart lui jouait un bien mauvais tour ce soir. Que trouvait-il à ce sale buveur de sang ? Et toi Gabriel, que lui trouves-tu à cet être monstrueux ? Pourquoi lui souris-tu ? Le jeune Belka ne savait même pas pourquoi il souriait. C’était juste, la gêne, la peur, le dégoût, la haine mais aussi l’attirance le tout bien mélangé quoi. Trop de sentiments contraires s’affrontaient dans la tête de l’adolescent. Il ne savait plus ce qu’il devait faire ou ne pas faire en présence d’Isaac. Tout ce qu’il souhaitait, c’était partir très loin, parce que, comme à chaque fois qu’ils se retrouvaient seuls, l’atmosphère était pesante, et même électrique. Alors il recula, doucement, établissant une sorte de distance entre eux. Il s’excusa brièvement, lui expliquant qu’il allait s’éclipser, chose qu’il ne fit pas. Il resta cloué au sol, son regard figé sur le visage du vampire. Qu’attends-tu pour t’enfuir tant qu’il en est encore temps ? Mais brusquement, Isaac lui chopa le poignet et l’attira contre lui. Gabriel écarquilla les yeux. Qu’est-ce qu’il se passait ? Que faisait encore ce crétin de vampire ? Il sentit un bras s’enrouler autour de sa taille, et gêné par cette soudaine proximité, Gabriel baissa les yeux, analysant la situation dans sa petite tête. Il était collé au corps d’un vampire, mais il n’hurlait pas. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Il crierait bien pour alerter quelqu’un sauf que de un, personne ne l’entendrait et de deux avait-il réellement envie qu’Isaac le relâche ? Des doigts se posèrent sur son menton, l’invitant à relever le visage ce que Gabriel fit étrangement. Son regard croisa l’espace de quelques secondes celui du vampire. Leurs visages étaient si proches qu’il sentait le souffle de ce dernier tapait sur sa peau. Mais à aucun moment, il ne pensait qu’Isaac ferait ça. Les lèvres du vampires s’échouèrent sur les siennes, et Gabriel ouvrit grand les yeux. Wow, deux secondes, il était en train de l’embrasser ? Non, mais ce n’était pas possible. Quel cauchemar. Son premier baiser, avec un vampire, avec Isaac surtout. Gabriel esquissa un espèce de mouvement pour se défaire de l’étreinte, mais c’était si faible, qu’on pouvait en venir à se demander en si il en avait seulement envie ? En effet, un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale, alors qu’une de ses mains s’accrochait fermement à la manche d’Isaac. Il avait l’impression que le sol s’effondrait sous ses pieds. En fait, si Isaac venait à le lâcher, ses jambes le laisseraient tomber. C’était beaucoup trop en un seul coup pour le petit Belka qui ferma très fortement les yeux. Son cœur tambourinait dans sa poitrine, et c’est peut être cela qui guida le jeune adolescent. Ses lèvres se refermèrent une fois, pinçant doucement celle du bas d’Isaac puis reproduisant le même geste avec celle du haut. La langue du vampire le stoppa néanmoins dans son élan. Beh oui, pauvre petit être pur, il ne faut pas tant lui en demander. Leurs lèvres se décollèrent, et Gabriel rouvrit difficilement les yeux, par peur de croiser le regard d’Isaac. Son souffle était devenu bien irrégulier, et il avait du mal à se calmer. « Pourquoi tu souris lorsque tu devrais avoir peur ? Tu es naïf ou tout simplement bête ? » Hein ? Ça l’avait dérangé qu’il lui sourit ? On devait pas lui sourire souvent faut dire. Qu’est-ce que ça fait Isaac d’être toujours seul, dans le noir comme ça ? « ç-ça te dérange ? » Tiens, tiens, Gabriel qui ose dire quelque chose, voilà qui est rare.

En même temps, il faut dire que dans la pauvre petite tête de Gabriel, tout se bousculait, plus rien n’était à sa place, et Isaac était le seul et l’unique responsable de tout ce bordel. C’était lui aussi, qui avait affolé son cœur, rendu sa respiration irrégulière et brouillé sa vue. Le pauvre Belka, la personne qui l’effrayait le plus dans ce château venait de lui voler son premier baiser. D’ailleurs, il était si perturbé par tout ce qui se passait dans son pauvre cœur, que ses yeux ne tardèrent pas à devenir humide. Mais pourquoi ? Pourquoi il n’y avait que lui pour se fourrer dans de sales histoires comme ça ? La main qui s’accrochait toujours à la manche d’Isaac relâcha le morceau de tissus et s’abattit sur son torse à plusieurs reprise. Oui, il essayait de le taper, comme si ainsi il pourrait lui faire du mal. Mais il y avait tellement peu de conviction et de force dans ce geste, que ça en était plus que pitoyable. « T’es méchant. » Il renifla. « Méchant, méchant, méchant. Le pire des méchants même .. » Bébé. Pleurnichard. Sale mioche. Une larme roula sur sa joue de bébé, et de sa main libre il vint l’essuyer avant que d’autres gouttes ne prennent le même chemin. Il était tellement dégoûté de s’être laissé faire, écœuré d’avoir rendu ce baiser l’espace d’un instant, et par-dessus tout désabusé que son premier ne soit pas magique comme il l’aurait aimé. Pauvre petit être pur, c’est triste la vie quelque fois. Pourtant, ça n’avait pas l’air si désagréable sur le coup ? C’était même délicieux pas vrai. Oui mais ça, il ne l’avouera pas, et il préfère se mentir à lui-même aussi. Voyons, on ne peut pas apprécier le baiser d’une personne que l’on déteste, pas vrai ?

Au final, Isaac était plutôt content que les élèves d'Akiwa aient débarqué ici. Cela lui faisait plus d'élèves, qui ne connaissaient rien aux vampires, à terroriser. Et c'était parfait pour son amusement. Et puis bon, il y avait plus de chaire fraîche à mordre. De la nourriture en pagaille. Mais, par-dessus tout, il pourrait martyriser les pauvres petits sorciers innocent, comme Gabriel en gros. C'était un passe-temps des plus amusants quand on était à la place du vampire. Lui qui aimait voir les gens souffrir, c'était vraiment parfait. Le vampire ne cherchait même pas à comprendre pourquoi ils étaient venus. Il savait bien qu'on le haïrait pour sa façon d'agir, mais il s'en fichait pas mal. Après tout, il ne pouvait pas cacher sa nature de dégénéré amoureux du sang. Mais il s'en fichait royalement, ce qui comptait le plus c'était bien qu'il s'amuse le plus possible. C'était divertissant de martyriser les pauvres sorciers innocents. Gabriel n'avait pas de chance, car en plus d'être pur et innocent, il était plutôt mignon, ce qui n'avait pas échappé au vampire. Lui enlever ses ailes blanches, le briser en mille morceau. Lee Gabriel allait souffrir d'avoir croisé, par malheur, le chemin de Kwon Isaac. Il allait vraiment regretter lui rentrer dedans de la sorte. Et cela faisait jubiler le plus vieux. Il allait voir jusqu'où il pourrait le torturer avant de lui ôter toute pureté qu'il lui reste. Il finirait par avoir ce qu'il désire. Le jeune russe-coréen aime avoir ce qu'il veut et ce, dans n'importe quelle circonstances. Il le ferait souffrir à en mourir. La vie du belka ne sera plus jamais de tout repos avec le giena dans les pattes. Il allait comprendre sa douleur. Il n'aurait jamais dû se cogner à lui. Car maintenant, il ne pouvait plus fuir. Et le plus vieux savait bien qu'il faisait de l'effet au plus jeune. Il n'avait pas besoin de l'avouer pour le voir. Isaac n'avait pas, non plus, besoin d'être devin pour le deviner. Il était complètement paralysé devant le giena et ce n'était sûrement pas que de la peur. Mais il ne dirait rien sur ça, ça le faisait beaucoup trop rire, il aurait peur que son jouet arrête d'être aussi drôle s'il disait quoi que ce soit. Mais au final, Isaac avait pu voir un sourire se dessiner sur les lèvres du plus jeune et ça l'avait réellement perturbé. Pourquoi avait-il, cela restait un mystère, mais ça ne plaisait pas à Isaac. Non pas parce qu'il avait un sourire désagréable, mais parce qu'il ne savait pas ce qu'il se passait dans sa tête. Il avait juste cédé à ses désires et avait fint par écraser ses lèvres contre celle du plus jeune pour l'embrasser. Allant jouer avec sa langue.

Gabriel avait essayé de se défaire de l'étreinte sans succès. Isaac avait beaucoup plus de force que lui, alors que comptait-il faire, hein ? C'était impossible pour lui de partir maintenant. C'était trop tard. Et puis de toute façon, c'était une évidence, Gabriel ne voulait pas vraiment se défaire de l'éteinte du plus vieux. Ses mouvements étaient beaucoup trop faibles et Isaac l'avait remarqué. Il l'embrassait et le belka semblait aimer ça, même si le plus vieux s'attendait à un quelconque signe du plus jeune. De toute façon, il voulait le voir pleurer. Son sourire précédent l'avait beaucoup trop intrigué pour le laisser sourire à nouveau comme si de rien était. Au fond, il aimait peut-être ce sourire et c'était peut-être pour ça qu'il était aussi intrigué, mais dans sa tête, il se répétait qu'il devait le voir pleurer et non sourire. Et il savait très bien comment faire pleurer un être aussi innocent que Gabriel, ce n'était pas si compliqué que ça, il suffisait de l'embrasser, comme Isaac venait de le faire. C'était amusant et en même temps... il n'était pas vraiment sûr d'être amusé. Ce sourire l'avait définitivement perturbé. Cela faisait rire Isaac. Il entendait le cœur du belka battre trop vite dans sa poitrine, il devait avoir mal. Il devait souffrir et, Isaac en était heureux. Psychopathe, à croire qu'il l'était vraiment. Aimer à ce point voir les autres souffrir n'était pas sain de toutes façons. Mais à quoi bon essayer de l'en empêcher, il ne le ferait que plus. On ne pouvait pas grand-chose contre le giena. Une fois déterminé pour quelque chose, il allait jusqu'au bout, ne jamais arrêter avant d'avoir ce que l'on veut. C'est la façon dont il pensait. Alors, le plus petit avait beau supplier, avait beau pleurer, ça ne changerait rien, bien au contraire, ça ne ferait que réjouir Kwon Isaac davantage. Le pauvre petit ne savait vraiment pas ce qu'il avait fait en rencontrant le plus vieux. Le souffle du belka était irrégulier, Isaac pouvait le sentir. Il avait du mal à respirer normalement. Qu'est-ce que le giena pouvait rire intérieurement, c'était vraiment un spectacle hilarant pour lui. Il savait que le petit n'allait pas tenir longtemps et c'est ce qui le mettait de bonne humeur. Un monstre, oui Isaac ne s'était jamais caché de cette réputation. Il aimait être considéré comme tel. C'était bien plus facile de toute façon. Seul les plus téméraires ou les peureux comme Gabriel s'approchait d'Isaac, et encore, pour le coup, Gabriel n'avait réellement pas fait exprès, mais Isaac avait décidé qu'il payerait. Pourquoi lui et pas un autre ? Juste à cause de pureté repérable à des kilomètres. Et l'odeur de son sang. Isaac aimait jusqu'au goût qu'il pouvait avoir. Pourtant, il n'en avait goûté qu'un peu. La griffure que lui avait fait son chat était vraiment trop minime pour pouvoir vraiment avoir le goût de son sang. « ç-ça te dérange ? » . Oui. Ça le dérangeait. Il n'aimait pas être aussi contrarié sans raison flagrante. Son sourire n'était pas une raison valable après tout. Ce n'était pas rationnel. Il n'avait aucune raison que cela produise cet effet-là. Mais. Quelque chose venait de frapper Isaac. Depuis quand le mioche osait lui répondre sans prendre la fuite ? « depuis quand tu me réponds, toi ? ». Le giena était de plus en plus étonné par l'habitude du petit bonhomme qui était en face de lui. Isaac n'était pas habitué à ce que le pleurnichard de services ose lui répondre, encore moins comme ça. Une larme, deux larmes. Trois. Puis plusieurs. Isaac avait ce qu'il voulait, pourtant il semblait lui manquer quelque chose. Le belka pleurait, alors pourquoi il n'était qu'à moitié satisfait ? Le giena ne comprenait pas. Comme si son cerveau disjoncté depuis qu'il a vu ce sourire Personne, avant Gabriel, à part Kanye, n'avait osé afficher un sourire devant lui, alors pourquoi ce morveux qui avait peur de lui, lui avait souri. Il l'avait cherché. C'était de la provocation, Isaac en était sûr.

Isaac fut sorti de ses pensées par ce sale mioche qui tapait sur son torse. Enfin.. qui essayait tant bien que mal de le frapper. « T'es méchant. ». Il le savait déjà. Ce n'était un secret pour personne. Tout le monde avait peur de lui. Il le savait bien qu'il était méchant. Horrible, ignoble et tous les adjectifs s'apparentant au terme. Mais qu'est-ce qu'il y pouvait ? Il était comme ça et était persuadé d'avoir été conçu comme ça. Alors, quoi que l'on dise ou fasse, ça ne changerait rien. Il pensait lui-même être un monstre et c'était difficile de croire le contraire. C'était impossible de le faire changer, Isaac était une cause perdue. « Méchant, méchant, méchant. Le pire des méchants même.. ». Isaac soupira, gardant son bras autour de la taille du plus jeune, il ne comptait pas le laisser s'enfuir de toutes manières. « Je sais. » Il le garderait près de lui. Il savait à quel point il pouvait écœurer le plus jeune, alors c'était une bonne punition. Le petit continuait à lui taper contre le torse, mais ça le chatouillait plus qu'autre chose. Le belka n'avait décidément aucune force et il ressemblait vraiment à une petite fille. Isaac souriait pourtant comme il le faisait en présence de son sac à puces préféré, Kanye. Il souriait donc sincèrement. Sans savoir pourquoi. Il ne s'en rendit même pas compte. Il fixait le plus petit. Sa main reprit son menton, le forçant à le regarder. Aussi incroyable que ça puisse paraître, Isaac souriait toujours d'une façon absolument charmante. Pourtant, dans sa tête il ne voulait qu'une chose, faire encore plus mal au plus petit. Il lui ferait mal jusqu'à ce qu'il puisse le posséder et le jetterait sans doute par la suite, quand il serait complètement lassé. Et pour l'instant, ce n'était pas près d'arriver. Il fixait toujours le plus jeune dans les yeux. Cherchant à la déstabiliser un peu plus alors qu'il passa doucement sa langue sur la lèvre inférieure du plus jeune, il l'introduit doucement dans la bouche du plus jeune, tout en plaquant ses lèvres contre celles du belka, bougeant doucement sa langue contre celle de Gabriel. Il allait lui faire subir tout ce qu'il ne voulait pas. De gré ou de force.

Lorsque l’on qualifie quelqu’un d’innocent, on sous-entend qu’il est un peu niais, voir même qu’il montre de l’ingénuité. Gabriel pourrait être l’illustration de l’innocence même, à tel point qu’il serait possible de trouver son nom comme exemple en-dessous de la définition du mot dans un dictionnaire. Il a toujours été ainsi. Après la mort de sa mère, son père l’a beaucoup trop couvé et voilà le résultat. Il est devenu terriblement candide, et sa niaiserie est telle qu’on le considère parfois comme un idiot. Mais pour lui, le monde devrait être tout rose, pour lui tout le monde devrait être heureux. Personne ne devrait se battre, personne ne devrait être méchant comme l’est Isaac. Ainsi, être collé au corps de ce vampire faisait couler des sueurs froides dans sa nuque et dans un même temps de grands frissons parcouraient sa colonne vertébrale. Car en plus d’être terriblement prude, Gabriel était peureux. Le pire trouillard sur terre même. Il avait peur d’un peu tout et rien. Quelques fois, ses peurs étaient justifiées comme pour sa phobie des loups-garous et des vampires. D’autres fois, c’était juste ridicule. La peur du noir, des araignées, des serpents, des insectes, le genre de choses qui fait pleurer les fillettes, et encore. Mais c’est ainsi, Gabriel est une chochotte, et il n’y peut rien. D’ailleurs on dit que la peur est la plus terrible et la plus violente des passions car elle paralyse le cœur et l'esprit. Il s’en rendait bien compte à cet instant. Parce qu’alors que ses lèvres rencontraient celles d’Isaac, il ne sentait plus rien. Son cerveau s’était comme déconnecté, l’empêchant de réfléchir, quant à son cœur, il battait si vite, envahi par la terreur, qu’il lui faisait mal. Mais n’avait-il peur que d’Isaac ? Était-ce réellement la méchanceté et le côté sadique de ce dernier qui l’effrayaient ? Ou était-ce plus ? L’étrange attirance qu’il ressentait n’était-elle pas ce qui le dérangeait réellement chez Isaac. Si innocent, si pure. Ces nouveaux sentiments qu’il ne contrôlait, cette sensation totalement étrange, tout ceci le perturbait peut être plus que sa simple peur. Son souffle aussi irrégulier que son cœur, ses yeux légèrement ouverts par crainte de recroiser le regard d’Isaac. Il sentait son corps faible, tellement faible qu’il pourrait s’écrouler. Mais quelque chose venu de nulle part lui glissa la force de répondre au vampire. Chose qu’il ne faisait que très rarement, voir même jamais, en fait c’était la première fois. « depuis quand tu me réponds, toi ? » Gabriel ouvrit légèrement la bouche, prêt à lui répondre une seconde fois, mais lorsqu’il passa sa langue sur ses lèvres rosies, il réalisa quelque chose de bien plus important. Isaac venait de lui voler son premier baiser. Il avait brisé une de ses barrières, enlevé un peu de pureté au petit Belka. Les larmes ne tardèrent pas à arriver suite à cette prise de conscience. Il haïssait d’autant plus le Giena. Lui qui avait toujours rêvé offrir ses lèvres au prince charmant. C’était raté, parce qu’on se le dise, Isaac n’avait rien de charmant. Il était le diable en personne. Il commença à le taper, mais sans grande conviction, secoué par ses pleurs. Il le traitait de méchant, parce que c’était bien ce qu’il était. Pourquoi d’ailleurs ? Pourquoi tant de méchanceté ?

Lorsqu’il releva sa petite bouille vers le monstre, malgré son regard brouillé par les larmes, il vit le même sourire qu’il avait aperçu il y a quelques secondes. À nouveau, il eut la sensation que son cœur s’était arrêté de battre une fraction de secondes. Il cessa immédiatement ses mouvements, laissant retomber mollement sa petite main sur le torse d’Isaac. Comment quelqu’un d’aussi monstrueux pouvait avoir un aussi beau sourire ? À présent, son cœur battait si fort qu’il l’entendait résonner dans ses oreilles. Il haïssait Isaac, mais il était bien forcé de reconnaître que ce vampire était fort malheureusement l’un des plus bels hommes qu’il lui ait été donné de croiser dans sa vie. C’était peut être ça le problème dans sa tête. Isaac était le plus horrible et le plus beau en même temps. Gabriel, pris au piège ? Un peu, beaucoup même. Cela ne lui plaisait pas d’ailleurs. Il faut dire qu’il n’était pas très fière d’être aussi peureux, et que cette attirance qu’il ressentait envers l’être le plus détestable à sa connaissance le dégoûtait. Alors vraiment, il se sentait mal à l’aise, et aimerait que tout cesse. Mais comment se défaire d’une poigne si forte et d’un sourire si charmant ? Quelle horreur que de ressentir tant de sentiments contraires, ça fait mal partout, mal dans le cœur, mal dans la tête, mal dans le ventre et la gorge aussi. C’était comme plus fort que lui tout ça, beaucoup trop fort pour lui d’ailleurs. Il n’arrivait même pas à défaire son regard de ce sourire, alors s’en aller, vous imaginez bien que ça lui était totalement impossible pour le moment. Lorsqu’Isaac reprit son menton entre ses doigts, Gabriel ravala sa salive. Pas encore hein ? Ça suffit maintenant. Il ne parvenait pas à baisser les yeux pourtant, ou à tourner la tête pour éviter ce qui allait sans doute arriver. Peut être parce qu’on ne résiste pas lorsqu’il s’agit du diable ? Il ne répondait plus de rien de toute façon. Son corps entier fut parcouru de frissons au contact de sa langue sur sa lèvre, il ferma immédiatement, apeuré. Sa main serra une nouvelle fois l’uniforme du vampire, comme précédemment, mais à part ce geste, il n’eut aucun mouvement. Il n’essaya même pas de résister, de toute manière, quand bien même il aurait essayé il n’aurait pas réussis. Peut être parce que la volonté n’était pas là. Les secondes lui parurent extrêmement longues, mais tellement courtes en même temps. Lorsqu’Isaac recula son visage, Gabriel pinça ses lèvres dans une moue des plus adorables. Lentement, il rouvrit les yeux, mais n’osa pas regarder Isaac.

Le silence entre eux était étrange, dérangeant, et terriblement lourd. Le malaise envahissait Gabriel encore une fois. Il ne pouvait pas avoir apprécier ces quelques secondes, il ne pouvait pas les apprécier, il n’en avait pas le droit. On n’apprécie pas quelqu’un de méchant, on n’aime pas qu’un vampire nous embrasse. Alors il n’aime pas ça, ou presque. Haletant, sa cage thoracique se levait à un rythme bien désordonné et il en avait presque la tête qui tourne. Sa main n’avait pas relâché sa prise sur l’uniforme de son aîné et il essayait vainement de remettre de l’ordre dans son esprit. En fait, c’était un peu comme si on avait pris son cerveau et qu’on l’avait mis à l’envers. Tout était inversé. Son cœur battait beaucoup trop fort en plus, ça l’empêchait de se calmer. Il l’entendait dans ses oreilles, d’ailleurs, ça ne l’étonnerait même pas qu’avec cette proximité Isaac se soit rendu compte de l’effet qu’il lui produisait. Ah, Isaac, cet être si détestable et si désirable, pas vrai Gaby ? Le Belka releva son visage, croisant le regard du vampire. Pourquoi Isaac ? Pourquoi l’avoir choisi comme victime ? Il était sur qu’Isaac se rendait compte de tout ce qu’il lui faisait. Un tel chamboulement en lui. Si grand, qu’il ne savait plus quoi faire ou quoi dire. Il avait comme deux petites voix qui lui parlaient. L’une lui hurlait de partir, l’autre hurlait plus fort encore de rester. Et entre ces deux, une petite dernière. Celle qui le poussa à tirer un peu sur l’uniforme d’Isaac, afin de se hisser très légèrement sur la pointe des pieds et de rapprocher son visage du sien à nouveau. Gabriel hésita tout de même quelques secondes, pourquoi faisait-il ça d’abord ? Mais ses lèvres se posèrent tout de même sur celle du monstre, les touchant à peine, à la manière d’une caresse. Il se laissa retomber sur ses talons. Eh ? Gabriel, redescend sur terre. Cesse d’être hypnotisé, redeviens toi-même. Le pire étant encore que, si avant il avait peur, à présent c’était bien pire. Il était juste terrorisé, que venait-il de faire ? Il tremblait de tout son pauvre petit corps. « L-laisse-moi partir, s’il te plait. » Pourquoi tant de politesse avec un être aussi vilain avec toi Gaby ? « Je t’en prie. » Souffla-t-il avant de baisser les yeux. Bien Gaby, tu as de l’espoir si tu penses t’en sortir aussi facilement. Pourtant, il le connaissait maintenant, il le savait bien capable du pire. D’ailleurs, là, il aimerait être une petite sourie pour s’enfuir. Voilà ce qu’on appelle une mauvaise nuit ? Pas vrai Gaby ? Enfin, pas totalement non plus si on en croit ton comportement. Pauvre petit être innocent, c’est difficile de gérer ce genre de sentiments.

Qu'attendait-il de Gabriel, au juste ? C'était difficile de dire. Isaac n'attendait jamais grand-chose des gens, il voulait juste s'amuser. Et blesser les autres était sa façon unique de s'amuser. Étrange comme surréaliste parfois, Isaac ne savait pas comment agir d'une autre manière. Il n'avait jamais su comment faire pour s'approcher des gens et au fil du temps, il s'était renfermé. Il ne pouvait pas être autrement. C'était sa façon d'être Kwon Isaac. Et le mot « gentil » ne faisait pas partie de son vocabulaire, enfin quand il s'agissait d'humain. Il pouvait être adorable avec les animaux, qui le collaient souvent. D'ailleurs, la petite bête nommée Mozart était toujours en train de jouer avec Dunya. Même un serpent et un chat pouvaient être amis. Quel merveille. Enfin, la petite merveille, Isaac l'avait entre les mains. Lee Gabriel. Sa taille assez fine, ses petites lèvres douces. Ses yeux si adorables, sa peau fine et claire. Même ses larmes étaient des petites merveilles. Et dieu, Isaac aimait les voir. Il aimait le voir pleurer et aussi confus. Ça se voyait atrocement, le petit bonhomme était complètement perdu. Son cœur battait vite, Isaac s'en était rendu compte. Il avait remarqué à quel point il ne savait quoi faire. Et qu'il était torturé au fond de lui. Il ne savait pas comment réagir. Il ne savait pas quoi faire et cela amusait grandement Isaac, qui se fichait pas mal de ce qui pouvait arriver à son petit cœur. Il le posséderait, bientôt il serait à lui. Et il pourrait le faire souffrir autant que possible. Isaac savait qu'en faisant ce genre de choses, il aurait sa revanche pour ce sourire qui l'avait tant perturbé. Au fond, ce n'était pas parce qu'il avait détesté, c'est justement tout le contraire. Ce sourire lui avait fait perdre la tête et il avait agi plus vite que prévu. Il voulait le faire souffrir lentement et là, il avait perdu le contrôle complet et l'avait embrassé une première fois. Le petit c'était mis à pleurer et Isaac s'était contenté de sourire doucement. Gabriel était tout son contraire. Isaac lui était sans pitié et ne savais même plus s'il avait été pure un jour. Il était dur comme une pierre et sans cœur, Gabriel, lui, était tout ce qui a de plus innocent, gentil, peureux et tellement sensible. Isaac savait que le belka lui en voulait vraiment. Il était plus jeune, il était frêle. Et vu sa réaction, c'était son premier baiser. Qui voudrait d'un premier baiser avec un monstre comme Isaac ? Un être aussi frêle et sensible que Gabriel ne voulait sans doute pas être, ne serait-ce, qu'effleurer par quelqu'un comme le giena. Il le savait. Le dégoût sur son visage était lisible. Mais le voir pleurer et le taper avec aussi peu de conviction lui avait arraché un sourire. Et il l'avait embrassé à nouveau. Sachant bien qu'il allait ressentir encore plus de dégoût, il ne s'était pas gêné. Il pleurerait juste encore plus et ça le ferait rire davantage. Il voulait le voir souffrir, le voir pleurer. Et plus si possible. Mais Isaac savait bien qu'il n'aurait pas plus que des baisers, qu'il volerait odieusement au pauvre petit garçon qui lui faisait face, près à s'écrouler au sol. Le vampire était sûr d'une chose, s'il le lâchait maintenant, il s'écroulerait lourdement au sol. Isaac ne savait pas ce qu'il se passait dans la tête du plus jeune, mais il savait une chose, il ne tiendrait plus bien longtemps. Il était beaucoup trop frêle, aussi bien physiquement que mentalement. Était-ce réellement malsain de vouloir le briser ? Isaac ne réalisait pas à quel point il pouvait être mauvaise en ce moment-même. Il ne savait pas du tout où s'arrêtait. Gabriel était tellement surréaliste pour lui. Autant de pureté et d'innocence dans un corps aussi magnifique, était-ce réel ? Gabriel lui faisait horriblement envie. Il le désirait à un point inimaginable. Et le pauvre petit allait en payer les conséquences. Pourquoi lui ? Parce qu'il l'attirait tout simplement.

Il avait conscience de complètement secouer le pauvre petit, mais il l'avait embrassé une deuxième fois. Et n'avait fait qu'empirer la situation. Le pauvre petit était sûrement de plus en plus déstabiliser. Il semblait tellement ailleurs. Aussi pur, était-ce réellement possible ? Isaac continuait à se le demander, Gabriel était-il bien réel ? Ce n'était pas le fruit de son imagination, tout de même ? Plus il le regardait, plus il avait l'impression que c'était surréaliste. Mais pourtant, tout était réel. Gabriel n'avait pas su bouger, juste sa petite main pour agripper son uniforme. Il était paralysé par la peur. Mais était-ce uniquement de la peur ? N'y avait-il pas autre chose ? Au fond, s'il avait vraiment voulu, Gabriel aurait pu partir à plusieurs reprises, mais il ne l'avait pas fait. La logique de la peur est qu'elle nous fait fuir le danger, pas foncer dedans. Pourtant, chaque seconde où le plus petit restait là, il était de plus en plus en danger. Mais, au final, le belka ne devait pas avoir conscience de ce qu'il faisait. Parce que rester là devenait réellement dangereux pour sa pureté. Son innocence allait bientôt être complètement brisé s'il restait là. Isaac irait plus loin parce qu'il en voulait toujours plus. Il était gourmand et Gabriel éveillait facilement son appétit. Il avait envie de le mordre. Mais aussi de coucher avec. Gabriel était fascinant avec sa pureté. Si on devait lui donner une couleur, ce serait, sans hésiter, le blanc. Il était trop pur, ça semblait surréaliste pour quelqu'un comme Isaac qui n'avait jamais vraiment était innocent. D'ailleurs, Isaac se disait que même s'il venait par lui retirer son innocence, ce gamin resterait ce morveux naïf qui ne sait rien à la vie et qui est tellement pur. Isaac l'embrassait une autre fois, tout en sachant ça, et honnêtement, ça le rendait heureux de le savoir aussi mal. Il aimait savoir qu'il était perturbé, torturé. Alors, il ne priverait pas de continuer un peu plus à le torturer, chaque secondes. Après ce baiser, le silence c'était installé. Comme si plus rien n'existait. Ce silence était pesant, non pas pour Isaac, qui se délectait de le voir pleurer, mais pour le pauvre Gabriel, qui était encore collé à lui. Son torse contre celui du giena, qui pouvait entendre son cœur battre aussi vite qu'on aurait pu croire qu'il allait exploser sous peu. Et ça réjouissait le plus vieux. Isaac savait ce qu'il faisait, il faisait tout pour le mettre mal à l'aise, pour lui faire peur, pour le dégoûter et pour le faire souffrir. Encore et encore. Gabriel était actuellement mentalement perturbé par Isaac et il le savait, ce pourquoi il continuait, gardant son bras autour de sa taille, leurs corps collés l'un à l'autre. Au final, le vampire ce disait que ça ne devait pas lui déplaire tant que ça. Il ne hurlait pas, ne se débattait pas. Mais la confusion se lisait sur son visage et c'était donc assez pour l'instant.

Complètement perdu dans ses pensées -il cherchait toujours à un autre moyen de torturer un peu plus Gabirel- il fut sortie par un petit bruit. Isaac fixait le petit se mettre sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Un baise des plus innocent qui surpris Isaac. Non, il ne s'y attendait, pas du tout même. Même si c'était le plus chaste baiser qu'Isaac a pu recevoir dans sa vie, c'était sûrement celui qui le choquait le plus. Que venait-il de faire ? Tout semblait se chambouler dans la tête d'Isaac, mais contrairement à Gabriel, Isaac ne laissait pas paraître qu'il était dérangé. ET puis si son plan de torture se retourne contre lui, quel intérêt ? Il ne savait pas comment réagir, il tenait juste Gabriel plus fermement contre lui, sans même s'en rendre compte. Il fixait le plus petit. « L-laisse-moi partir, s'il te plaît. ». Après ça ? Hors de question de le laisser partir comme si de rien était. Même s'il suppliait, il ne le laisserait pas partir. Pas comme ça. « Je t'en prie. ». Isaac le fixait toujours, il baissa les yeux. Était-ce vraiment ce que voulait le plus petit ? Pensait-il que ce baiser aller décider Isaac à le laisse partir ? « Tu crois vraiment que je vais te laisser partir comme ça ? ». Isaac le fixa, lui relevant la tête une nouvelle fois, mais cette fois, ce n'était pas ses lèvres qu'il voulait. Il approcha ses lèvres de son cou. Doucement. Dans un long silence, il relevait un peu plus le menton du plus jeune, plantant doucement ses crocs dans son cou, doucement, ses yeux relever vers le visage du plus jeune, pour voir ses expressions, puis il ferma doucement ses yeux, se nourrissant de son sang. Quelques secondes passèrent avant qu'Isaac quitte le cou de plus jeune. « Gabriel. Ne laisse personne boire après moi. ». Un sourire sadique et amusé. Un soupire amusé. Isaac lâcha son emprise de Gabriel, le laissant alors qu'il donnait une petite caresse sur la tête de Mozart et qu'il récupérait Dunya. Oui, il partait de cette façon, après avoir goûté au sang du belka.

Par principe, lorsque nous détestons une personne, nous n’aimons rien chez elle. Quelque fois, nous allons même jusqu’à lui inventer des défauts. Alors, peut-on être fasciné par quelqu’un qui nous dégoûte ? Gabriel était justement en train d’en faire l’étrange expérience. Kwon Isaac, l’être qu’il détestait le plus dans cette foutue école, le tenait fermement contre son corps, et au plus profond de lui-même il ressentait d’étranges sensations qui n’avaient pourtant pas lieu d’être. Son cœur battait sous la panique, mais pas seulement. Il se heurtait aux parois en diffusant une sorte de chaleur au creux de son corps. Est-ce là ce que l’on appelle couramment l’attirance ? Très probablement. Il ne pouvait le nier. Car depuis qu’il avait vu le sourire d’Isaac, depuis que son corps était collé au sien, plus aucune idée n’était à sa place et il lui était devenu difficile d‘organiser ses pensées. Encore plus après le baiser que le vampire avait osé le voler. D’ailleurs, il était terriblement écœuré de se dire qu’un monstre avait ôté un peu de sa pureté, qu’il lui avait pris contre son gré son premier baiser qu’il avait tant préservé pour la bonne personne -pour peu que celle-ci existe-. Mais cet échange qui d’abord l’avait répugné, fini par lui plaire. Alors comment était-ce possible d’apprécier que le pire de tous vous embrasse ? Gabriel cherchait en vain à tout mettre au clair, mais c’était sans compter Isaac, qui à mesure que les secondes passaient le perturber toujours un peu plus. Cet homme, aussi terrifiant que séduisant finalement, l’intéressait, l’intriguait, et même le fascinait. Pourtant, il en avait clairement peur, mais dans un même temps, il ne dirait pas non à un autre baiser. Alors petit Gabriel, que se passe-t-il dans ta tête, pourquoi tant de contradictions ? Peut être bien parce que sa tête et son cœur lui disent non, tandis que ses hormones lui hurlent oui. Un adolescent reste un adolescent. Aussi pure soit-il, ses désirs se réveillent bien un jour ou l’autre. Gabriel n’y échappe pas et surtout, il est humain donc comme la plupart très sensible au charme des vampires bien qu’il les craigne.

Tant de choses qui se bousculaient dans la petite tête du jeune Lee. Trop de choses. Tout était embrouillé, éparpillé désordonné. Si bien qu’avant qu’il s’en rende vraiment compte, il vint chercher de lui-même les lèvres du plus âgé. Il les toucha à peine, esquissa vaguement un mouvement, mais ferma tout de même les yeux. Cinq petites secondes probablement courtes pour le vampire, mais qui furent des plus longues, et bizarrement des plus agréables, pour le sorcier. Après quoi, les yeux encore humides par ses larmes qui continuaient de couler silencieusement le long de ses joues, il baissa les yeux. Mais Gabriel, ce n’est pas sensé de faire cela. C’est un vampire jeune homme, un monstre assoiffé de sang, et tu l’embrasses alors que tu le hais du plus profond de ton être ? Perdu. Voilà ce qui le qualifiait le mieux. Il était perdu entre un étrange désir, et une phobie qui le bouffait de l’intérieur. Et c’était beaucoup trop pour un petit garçon comme lui. « Tu crois vraiment que je vais te laisser partir comme ça ? » Gabriel ouvrit grand les yeux, apeuré. Comment ça ? Que voulait-il sous entendre par là ? Il tenta en vain de se libérer de l’emprise étant soudainement pris par une grande panique, mais rien n’y faisait. Isaac avait bien plus de force que lui, alors il abandonna juste. Le souffle court, il se laissa guider par les doigts du vampire qui relevèrent son visage d’enfant. Son regard croisa le sien une fraction de seconde, et en le sentant se diriger vers son cou, il esquissa un mouvement mais déjà les canines du giena enfonçaient sa peau fine. Son visage se crispa, sa bouche s’ouvrit et un gémissement à la limite du hurlement, illustra sa douleur soudaine. Durant les secondes qui suivirent, ce ne fut que ça. Des cris, des larmes roulant sur son visage pâle, alors que ses mains se cramponnaient à l’uniforme du vampire si fortement d’ailleurs que ses phalanges devinrent toutes blanches. C’était juste insoutenable pour un petit être comme lui. Ça le brulait dans le cou et dans un même temps il avait l’impression de sentir la lame d’un couteau entailler sa peau. Et lorsqu’enfin, les dents d’Isaac lâchèrent sa chair, il n’y eut aucune libération. La douleur ne fit que s’amplifier. Son corps entier tremblait. « Gabriel. Ne laisse personne boire après moi. » Quel enflure ce vampire. Quel horreur ce monstre. Il voulait le traumatiser ? C’était fait. Lorsqu’Isaac le relâcha, il s’effondra, manquant de force dans les jambes et porta immédiatement sa main à son cou. Ses épaules étaient secoués par les sanglots, et Mozart en voyant son maître dans cet état, vint se coller à lui. Mais évidemment, cela n’allait pas suffire à calmer le petit ange. Il n’avait pas mérité de croiser la route d’Isaac. Il n’avait rien fait de mal, et pourtant, il subissait. Il subissait cette terrible sensation de brûlure, et hurlait dans les cachots de l’école. D’ailleurs, il hurlait si fort que peut être bien des gens pouvaient l’entendre. Mais qu’est-ce qu’il en avait à faire ? Après la torture mentale qu’Isaac lui avait imposé, il l’avait mordu. Cet homme était le pire. Le diable en personne, il en avait à présent l’intime conviction.

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