Travailler & toujours travailler. La vie était un perpétuel & incessant travailler. Les répits, la vie ne connaissait pas. C’était comme si ce mot n’appartenait pas à son vocabulaire. Pour elle, le travail était la seule solution & la seule manière de vivre pleinement sa vie d’humain ou d’être vivant. Il fallait toujours fournir un certain labeur, il fallait toujours s’épuiser pour arriver à ce qu’on désirait. Pour avoir ce que l’on souhaitait, il fallait absolument passer par la case travailler. Même après avoir été récompensé, il y avait toujours du travail qui attendait l’humain. Dès sa naissance jusqu’à sa mort, l’individu devait donner un travail précis, il ne pouvait pas s’arrêter. On pensait échapper à ce quotidien de travail, mais c’était totalement faux. Que l’un soit chômeur ou que l’autre soit un grand directeur d’une entreprise renommée, il y avait toujours une dose de travail qui lui était attribuée. Certes elle était différente, néanmoins, il y avait perpétuellement du travail. Le seul moment où l’humain travaillait moins, voire pas du tout, c’était quand il était inconscient, quand il était dans un monde autre que la réalité. En bref, c’était le moment où l’humain fermait ses yeux pendant un lapse de temps. Etrangement, l’écart de temps entre le couché & le réveil semblait restreint & semblait même espacer de quelques secondes. Par conséquent, l’humain n’avait pas le temps de profiter de cette léthargie & surtout de cette pause pourtant longue. Le sommeil était un moment qui passait extrêmement vite, malheureusement. La vie préférait que l’on ait plus conscience dans le monde réel qu’autre part, elle voulait que l’on sente le poids des nombreux travaux exigés. C’était un cercle vicieux & qui n’avait pas de fin. C’était comme le fond des abysses, on ne pouvait l’apercevoir. Le travail était tout à fait comparable à ce précipice sans fond.

Etre le sous-directeur d’une entreprise de bijouterie quand on n’avait que 20ans, ce n’était pas toujours aisé. A vrai dire, c’était une chose très difficile à gérer. On rentrait dans le monde actif sans avoir profité de la jeunesse, des dernières années à faire la fête. Immédiatement on était entraîné dans une société où seuls les requins survivaient. Souvent, les jeunes de 20ans étaient dans la continuité de leurs études ou encore ils avaient un petit boulot à côté de leurs études pour avoir assez d’argent pour ainsi financer leurs moindres désirs. A 20ans, ce n’était pas encore le moment pour atteindre l’âge d’adulte vraiment, pour être considéré comme une personne active qui cherchait du travail ou qui en avait. Seules les personnes de 25ans commençaient à enter dans la trancher des caractéristiques idéales. Les jeunes ne voulaient pas à 20ans rentrer dans une profession, pour eux c’était encore trop frais. Ils n’étaient pas aptes à franchir ce cap. Ce qui était compréhensible. Avoir un travail à temps plein, c’était comme renoncé à sa liberté, c’était comme oublié le fait que l’on était encore assez jeune pour se rendre à diverses soirées. C’était souvent à 20ans que les jeunes s’amusaient plus, qu’ils se lâchaient plus, mais pour tout le monde, ce n’était pas le cas. Parfois la vie se détournait vers un autre chemin, qui était plus risqué. Ce n’était pas forcément volontairement que l’on dérivait de la route qui était logiquement empruntée par tous, mais c’était avec certaines restrictions & principalement à cause d’obligations.

Khun Tae n’avait que 20ans & pourtant, il était déjà promis à un grand avenir. Lui, il aurait aimé une autre voie, il aurait préféré continuer ses études & il enviait tous les étudiants qui partaient aux grandes universités. Lui aussi, il voulait les rejoindre, lui aussi il voulait s’amuser sur le campus, lui aussi il voulait encore en profiter. Mais c’était bel & bien trop tard pour lui. Il ne pouvait plus revenir en arrière. Il se devait d’être la fierté de ses parents, il se devait de reprendre l’entreprise familiale. Ce que Khun Tae voulait ce n’était sûrement pas ce qu’il faisait actuellement. Lui il voulait plus de liberté, il voulait une vie d’étudiant & non de sous-directeur. Peut-être qu’il était ému de voir que sa mère lui faisait entièrement confiance & qu’elle était prête à lui léguer son entreprise de bijouterie, toutefois, cela ne suffisait pas à son bonheur & surtout, cela ne suffisait pas à lui donner envie de continuer ainsi. Être sous-directeur d’une grande entreprise de bijouterie avait des avantages mais aussi énormément d’inconvénients. Khun Tae semblait vivre dans un monde complètement opposé à son imagination. Il avait des contraintes à cause de son métier, mais aussi des contraintes vis-à-vis de sa famille. Il devait faire attention à chacune de ses dépenses, il devait analyser les comptes en banques, il devait surveiller les marchandises, il devait les compter. Il avait énormément de choses à faire & déjà il avait le sentiment d’être un homme de 30ans, ayant un emploi stable, une maison stable, bref une personne âgée qui était obnubilée par son travail & le fait de nourrir sa famille, même si lui, il n’avait que le travail en tête & fort heureusement, il n’avait pas encore de femme, ni d’enfant. Ce n’était pas la vie dont rêvait Khun Tae, c’était même le parfait contraire. Il refusait catégoriquement d’avoir une telle vie, mais il n’avait pas le choix. Chaque jour, il se levait, il allait faire ses comptes. Chaque jour il se levait, il se rendait dans les boutiques pour vendre ses produits. Chaque jour il se levait & chaque jour c’était la même chose. Il n’y avait plus de rebondissements dans sa vie. Il n’y avait plus rien qui réussissait à couper son quotidien qui le rendait peu à peu à l’état de légume. Khun Tae ne souhaitait qu’une chose : Profiter de la vie avant que celle-ci ne s’efface ou mieux encore, que quelque chose merveilleux dans sa vie survienne, ou proche. Pour le moment, ses seules actions étaient de prendre ses produits & de les vendre à des personnes ayant de l’argent & qui étaient prêtes à dépenser des sommes faramineuses pour des bijoux parfois insignifiants.

Aujourd’hui encore, Khun Tae s’était rendu paisiblement à son bureau, un café en main, pour empiler des dossiers qui commençaient à prendre de la place sur son bureau. Une action qui pouvait paraître banale aux yeux de certains & qui étaient pourtant, pour d’autres, un travail ardu & laborieux. Il fallait avouer que faire le classement d’innombrables dossiers, ce n’était pas la joie & quand Khun Tae avait constaté la pile, il avait failli laisser tomber son verre de café. Devant une telle montagne, tout le monde aurait pris ses jambes à son cou, mais étant avant tout un professionnel, il s’était rapidement acharné sur la tâche, ne laissant aucune place à un quelconque divertissement. Au bout de plusieurs heures après, il parvient enfin à se libérer de cette besogne & soulagé, il se rendit à ses boutiques. Khun Tae était un sous-directeur qui aimait voir le fonctionnement des boutiques sur place. De plus, il avait tendance à aider les jeunes caissières, ou les jeunes vendeuses. S’il agissait de la sorte, c’était à vrai dire une stratégie machiavélique pour observer ses employés & ainsi constater de ses propres yeux les défaillances. Là, il pouvait avoir des preuves concrètes & souvent, il virait des personnes qui n’étaient pas capable de s’occuper correctement d’un client. Il n’avait aucune pitié & souvent, on le craignait pour son autorité ardente & bien visible. Une nouvelle fois, Khun Tae se rendait sur les lieux de l’une de ses boutiques pour vérifier certaines choses & surtout pour constater les employés qui méritaient leur place. Assis tranquillement sur un fauteuil, derrière une caisse, Khun Tae, avec un simple carnet, écrivait ce qu’il n’allait pas, ce qu’il fallait arranger. Installé dans cette position, Khun Tae pouvait faire penser qu’il n’était qu’un simple employé, mais avec sa cravate & ses vêtements coûteux, il était difficile pour lui de passer pour une simple personne. Il était habillé de manière bien trop classe pour penser qu’il appartenait à une catégorie sociale qui était basse. Attendant que des clients s’approchent de lui, il se contenta de compter les bijoux.
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